L’Algérie a réagi ce dimanche 2 novembre à l’adoption par l’Assemblée nationale française d’une résolution visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration et les visas.
La résolution proposée par le Rassemblement national (RN) a été adoptée, jeudi 30 octobre, de justesse par 185 voix contre 184, grâce au soutien d’une partie des députés de la Droite républicaine et du groupe Horizons.
« La course à l’échalote se poursuit », dénonce la diplomatie algérienne
À travers ce projet de résolution adopté par la chambre basse du Parlement français, le Rassemblement national demande au gouvernement français de dénoncer l’accord de 1968 qui régit les conditions de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France.
Hier soir, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a estimé, dans un entretien accordé à la chaîne d’information algérienne, AL24 News, que la résolution de l’Assemblée nationale français dénonçant l’accord de 1968 est pour l’instant une « affaire franco-française ».
« Très sincèrement, j’ai beaucoup de respect pour l’Assemblée nationale française. Mais lorsque j’ai vu ce vote, la première pensée qui m’est venue à l’esprit : la course à l’échalote se poursuit », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Attaf regrette l’instrumentalisation du dossier des relations avec l’Algérie à des fins électoralistes en France. « C’est attristant de voir un pays aussi grand que la France faire de l’histoire d’un autre pays, indépendant, souverain, l’objet d’une compétition électorale anticipée », dit-il.
« Sur le fond nous ne réagissons pas »
Mais sur le fond de cette adoption, le chef de la diplomatie algérienne rappelle qu’il s’agit d’une « affaire entre l’Assemblée nationale française et le gouvernement français ». Autrement dit, « C’est une affaire intérieure, c’est une affaire franco-française. Elle ne nous concerne pas pour le moment », explique-t-il.
La résolution visant à  dénoncer l’accord franco-algérien de 1986 ne concernerait l’Algérie que lorsqu’elle deviendra une affaire entre les gouvernements des deux pays. « Elle pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement », d’autant que « l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental et international », souligne encore le ministre.
« Le gouvernement français ne nous a rien dit à ce sujet et donc sur le fond nous ne réagissons pas. On attend ce que sera le développement de cette situation interne », précise Attaf, avant de conclure que sur le plan bilatéral, « nous n’avons rien vu venir et nous espérons ne rien voir venir ».
