Bien qu’interdit par la loi, le commerce du cabas est plus ou moins toléré par les autorités en Algérie. Mais la donne change désormais, et les trabendistes semblent être plus que jamais dans le collimateur de la Douane. Il y a aussi les transports de devises avec de nombreuses saisies ces dernières semaines.
Le commerce du cabas consiste généralement à acheter de la marchandise à l’étranger et à la ramener ensuite en Algérie pour la revendre plus cher. Les trabendistes qui ont une préférence pour les téléphones et les appareils électroniques voyagent le plus souvent en avion.
A l’aéroport international d’Alger, la douane semble avoir serré la vis à l’encontre de ces commerçants sans registre de commerce. Dans une vidéo postée sur TikTok, un passager filme un tapis de bagages avec une majorité de valises marquées d’un « S », ce qui veut dire qu’elles doivent passer au peigne fin par les douaniers.
Aéroport international d’Alger : des valises destinées abandonnées
@elwazirphone
« Croyez mois ou pas, 95 % des valises sont sorties avec la marque « S », elles vont donc être fouillées », assure ce voyageur qui ajoute que certains passagers à l’aéroport ont tenté d’effacer cette marque et qu’ils ont été interpellés par les éléments de la Douane ou de la police « en civil ».
« Je les ai vu de mes yeux, les éléments de la sécurité qui sont présents parmi les voyageurs et habillés en civil, quand ils voient quelqu’un effacer la marque S sur sa valise avec une lingette, ils viennent directement l’interpeller et l’amener à la fouille », témoigne l’internaute.
Il ajoute que les trabendistes risquent la saisie de leurs marchandises mais aussi une amende, assurant qu’il a vu de ses propres yeux « plus de 100 valises saisies ».
Il assure que « certaines valises ont même été abandonnées par leurs propriétaires » tandis que d’autres voyageurs ont aussi « arraché le ticket pour ne pas être inquiétés par la suite ».
« Les trabendistes doivent changer de métier »
L’internaute appelle ainsi les trabendistes à « changer de métier », estimant que l’état est « déterminé » à en finir avec le commerce du cabas, rappelant au passage une déclaration du ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni.
Le ministre a en effet indiqué qu’il « fallait mettre un terme » aux activités des trabendistes « qui prennent l’avion pour revenir avec un téléphone ou des boîtes de chocolats pour les revendre en Algérie ».
Le ministre a toutefois avoué que le gouvernement est devant un véritable dilemme, car l’une des solutions pour mettre un terme au commerce informel est celle qui consiste simplement à ouvrir les importations, ce qui constitue cependant une option grandement budgétivore.