Air Algérie : Dr Bekkat Bekarni appelle à augmenter le nombre de vols

Un avion de la compagnie aérienne nationale Air Algérie - par Lukas Wunderlich - stock.adobe.com

Qu’avez-vous à nous dire au sujet de la situation sanitaire difficile que nous vivons en Algérie depuis quelques jours ?

C’est une situation qui est plus que préoccupante, pour ne pas dire grave, dans la mesure où il y a une hausse des cas de contamination et les chiffres officiels restent très loin de la réalité. La nouvelle donne avec le variant delta, c’est que sont des cas graves d’emblée qui nécessitent de l’oxygène.

Les hôpitaux sont saturés, submergés. Nous ne sommes pas dans une situation que nous aurions souhaitée. Il n’y a pas eu de préparation sérieuse pour affronter cette troisième vague. On aurait pu établir des plans d’hospitalisation dans des endroits réservés, comme la Safex, la Coupole, la salle Harcha,… et c’est possible dans toutes les wilayas avec des lits dotés de tout ce qu’il faut. Ça commence à se faire mais dans la panique et la précipitation.

Vous avez été entendu puisque les autorités ont décidé de supprimer le confinement obligatoire et ainsi d’alléger le protocole sanitaire d’entrée en Algérie. Pensez-vous qu’il est possible d’augmenter le nombre de rotations ?

Absolument, c’est même recommandé. Nous sommes en guerre contre un virus. La majorité des passagers qui viennent de l’étranger sont vaccinés et le protocole en place est suffisant pour détecter des cas positifs. À l’heure où le ministère de l’Industrie pharmaceutique autorise l’importation des concentrateurs, l’augmentation des vols ne sera que bénéfique pour permettre l’arrivée du plus grand nombre possible de voyageurs et de concentrateurs afin de soulager les hôpitaux et de venir en aide aux malades en difficultés respiratoires.

N’est-il pas risqué d’augmenter le nombre de vols ? Ne craignez-vous pas que de nouveaux variants entrent en Algérie ?

Il n’y a pas de risque, le variant est parmi nous. C’est même nécessaire d’augmenter le nombre de vols. Il faut aider la diaspora à contribuer à la lutte contre le virus. Il y a un tas d’associations à l’étranger qui n’attendent qu’un geste pour aider. Il y a aussi l’aspect économique des Algériens établis à l’étranger qui veulent venir en aide à leurs proches en difficultés financières ici.

Les autorités veulent rattraper le retard enregistré dans le registre de la vaccination. Pensez-vous qu’on se dirige vers l’instauration d’un pass sanitaire dans les lieux publics ?

L’Algérie accuse un énorme retard dans la vaccination, il faut définir les responsabilités. Il y a maintenant un engouement. Les Algériens ont compris que c’est la seule solution.

Instaurer le pass sanitaire, c’est bien, mais encore faut-il qu’il y ait des quantités de vaccins suffisantes pour toucher le plus grand nombre de citoyens. Mais avant ça, je pense qu’il faut passer par une période de confinement.

Faut-il durcir le confinement encore plus qu’il ne l’est actuellement ?

Oui, bien-sûr, il faut le durcir encore plus. Il faut de la cohérence aussi. Interdire des plages à l’Ouest et les permettre à l’Est, n’est pas compréhensible. Heureusement, les autorités locales ont anticipé et ont décidé de fermer les plages.