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Air Algérie : Dr Bekkat Berkani appelle à suspendre certains vols

Air Algérie : Dr Bekkat Berkani appelle à suspendre certains vols

(imapge par : alfonsosm - stock.adobe.com)

Le docteur Mohamed Bekkat Berkani est membre du comité scientifique. Dans cet entretien à visa-algerie.com, il évoque la situation sanitaire inquiétante en Algérie, la poursuite des vols Air Algérie avec certains pays, le confinement obligatoire…

Est-ce que nous sommes aux portes d’une troisième vague en Algérie, semblable à celle de l’automne dernier ?

Le terme exact serait une recrudescence des cas. Pour avoir une troisième vague, il faut un chiffre plus important. Mais ce qui est inquiétant, c’est l’augmentation quotidienne du nombre de cas. Je parle des cas officiellement recensés qui se présentent dans les hôpitaux. Les autres cas non recensés représentent la face cachée de l’iceberg.

Il y a une recrudescence et les facteurs sont connus. Il y a un relâchement total de la part de nos concitoyens. Ils ont délaissé totalement les gestes barrières considérant que l’épidémie est derrière nous. La population est lassée des contraintes.

Il y a également un problème de communication des pouvoirs publics. Personne ne parle plus de covid. On n’essaie pas de dire : « Attention, on n’est pas arrivés à l’immunité collective ».

Quelle est la solution ?

La responsabilité relève des autorités compétentes qui doivent donner des solutions, à savoir la vaccination. Or, la vaccination, c’est l’Arlésienne. On met en place des chapiteaux et on dit aux gens venez vous faire vacciner à l’AstraZeneca alors que pour les Algériens, ce vaccin en particulier est vu comme un poison mortel.

Personne n’est là pour contrer la rumeur et dire que c’est un vaccin qui est peut-être mieux que les autres. L’absence de communication fait qu’on délaisse les gestes barrières, et provoque un désintéressement à la vaccination.

Il faut inonder l’Algérie de vaccins. Mais pour le moment, nous ne savons pas combien de doses nous avons. Nous avons le droit de connaître les statistiques.

Dans ce contexte, faut-il maintenir les vols commerciaux internationaux ?

C’est la véritable question à poser, car chez nous, la situation est inquiétante. Elle pourrait le devenir encore plus si nous nous amusons à ouvrir nos frontières à tout-va. La Tunisie qui a ouvert ses frontières, regardez dans quel état elle est. Plus de 100 morts par jour.

Chez nous, la situation est d’autant plus inquiétante notamment par rapport aux variants dans les pays émetteurs. Dans les pays européens, la situation n’est pas aussi brillante qu’elle en a l’air. Il faut ouvrir, mais il faut prendre des mesures.

Vous vous êtes montré favorable à la suppression du confinement obligatoire. Êtes-vous toujours pour cette idée ou vous estimez que c’est une mesure adéquate vu la situation sanitaire inquiétante ?

C’est une coercition qui n’a pas de sens et une forme d’atteinte aux droits humains. On veut avoir des chiffres. On agit sur les chiffres pas sur l’approximation. Si on a un pays de provenance où il y a une augmentation des cas, on arrête carrément de façon momentanée les vols. Il n’y a pas de solutions fixes ou définitives dans ce genre de situation. Maintenant, s’il y a un risque, je veux bien qu’on maintienne cette mesure, mais je voudrais savoir combien on a trouvé de cas parmi les confinés.

Encore une fois, si c’est pour parquer les gens inutilement ce n’est pas la peine. Les cinq cas officiellement détectés parmi les voyageurs peuvent se fondre dans la population générale. Nous avons plus de cas méconnus qui circulent. Ils se comptent par centaines et ils ne sont pas importés.

Pensez-vous que les autorités doivent durcir le protocole sanitaire dans les aéroports ?

Il y a des Algériens qui sont en situation difficile à l’étranger, dont des malades. Il faut augmenter les vols pour qu’ils puissent revenir au pays. Il faut également permettre à ceux qui doivent impérativement sortir pour différents motifs de le faire.

Sur le plan sanitaire, il faut durcir le contrôle à l’arrivée au lieu de confiner les gens où les conditions d’hébergement prêtent à confusion. Ils peuvent attraper le covid dans ces établissements.

Quelles mesures préconisez-vous ? Quel est le protocole qui vous semble le plus adapté à la situation actuelle ?

Moi, je préconise un véritable test RT-PCR. Les Algériens de l’étranger peuvent se le permettre. À l’arrivée, il faut un second dépistage qui peut être le test antigénique. Pour ce qui est de ceux qui ne présentent pas de signes particuliers, il faut les confiner chez eux sur la base d’un engagement même si je dois vous avouer que l’application et le contrôle d’une telle mesure sont difficiles.

Il faut garder un œil sur ce qui se passe dans les pays émetteurs. La France, dont proviennent 80 % des passagers, est dans une situation plus ou moins confortable et se trouve proche de l’immunité collective. Par contre, avec d’autres pays comme la Tunisie et la Turquie, il faut agir.

Pensez-vous qu’Air Algérie doit suspendre les vols avec la Tunisie et la Turquie où la situation sanitaire est difficile ?

Oui absolument. Il faut prendre des mesures conservatoires dès maintenant. On doit donner une réponse rapide. Nous avons plus de relations avec la France métropolitaines qu’avec ces deux pays. Il y a plus d’Algériens en France qu’en Turquie ou en Tunisie.

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