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Air Algérie : pourquoi l’année 2021 s’annonce difficile
Depuis le 17 mars 2020, une grande partie de la flotte de la compagnie Air Algérie est clouée au sol. L’année dernière a été marquée par plusieurs mois d’inactivité.
Les vols domestiques n’ont repris que le 6 décembre et les vols réguliers internationaux sont toujours suspendus. Les vols de rapatriement ont également été suspendus pour une durée d’un mois à compter du 1er mars.
Air Algérie s’apprête à vivre une année 2021 tout aussi difficile. Plusieurs éléments laissent croire que l’année en cours ne sera pas celle du rétablissement pour une compagnie gravement impactée par la crise sanitaire.
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Vols Air Algérie : une reprise qui tarde à venir
Depuis le 17 mars dernier, Air Algérie s’est contentée d’effectuer des vols de rapatriement depuis l’étranger. Les vols réguliers à l’international sont suspendus du fait de la fermeture des frontières depuis cette date.
Une situation qui a fait entrer la compagnie dans une crise financière sans précédent. Pour 2020, les pertes de la compagnie sont estimées à 40 milliards de dinars selon des chiffres officiels. L’inactivité coûte cher : l’argent ne rentre pas dans les caisses et la maintenance des avions cloués au sol revient plus cher que celle des avions en service.
Avec l’avènement des vaccins, le transport aérien dans le monde entrevoit une sortie de crise et un retour à la normale. Mais avec le retard pris dans la campagne de vaccination, l’Algérie risque de ne pas être concernée par le retour à la normale même en cas d’amélioration de la situation épidémiologique dans le monde.
Plusieurs pays, notamment en Europe, se préparent à lancer le passeport vaccinal. Ils pourraient bien interdire aux passagers Algériens non vaccinés de voyager. Autant de voyageurs en moins pour Air Algérie.
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Remboursement des billets annulés : une addition élevée
En plus de l’inactivité et des soucis financiers, le pavillon national devra trouver des solutions pour des milliers de clients en attente d’être remboursés suite à l’annulation d’environ 4300 vols en raison de la crise sanitaire.
En France après une plainte de l’association des consommateurs UFC Que Choisir, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une enquête pour connaître l’état d’avancement de ce dossier chez les compagnies. Bruxelles veut pousser les compagnies aériennes, dont Air Algérie, à rembourser les clients et non plus proposer des avoirs comme il est d’usage jusqu’à présent.
Interrogé par VVA (visa-algerie.com) à ce sujet, le porte-parole de la compagnie nationale, Amine Andaloussi, a écarté la possibilité de remboursement par la compagnie à cause de ses difficultés financières.
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Air Algérie face à une rude concurrence
En plus des soucis financiers et de la reprise incertaine, Air Algérie devra faire face en cas de retour du trafic régulier, à la rude concurrence notamment sur son principal marché, la France.
Pendant qu’Air Algérie est absente, les compagnies aériennes françaises, Air France, ASL Airlines et Transavia ont occupé le terrain. Depuis 11 mois, elles effectuent des vols entre l’Algérie et la France.
Air Algérie n’avait pas proposé de solutions pour ses passagers bloqués en Algérie après la fermeture des frontières. Un bon nombre d’entre-deux a pu regagner la France avec les compagnies françaises. Un élément qui pourrait jouer en faveur de ces dernières lors de la reprise des vols.
Par ailleurs, avec la perspective d’un retour à la normale, la compagnie low cost espagnole Volotea, qui a repris les créneaux de la défunte Aigle Azur, annonce un programme de vols vers 7 aéroports algériens depuis la France, avec des prix agressifs sur lesquels Air Algérie aura du mal à s’aligner.