Air Algérie : vers un exode des pilotes ?

Des sièges en avion (Image par : xy / Adobe Stock)

Il y a quelques jours, une vive polémique a éclaté au sujet des médecins algériens qui partent en France. Au total, 1 200 praticiens algériens ont réussi cette année le concours d’équivalence pour exercer dans l’Hexagone. Un véritable exode qui a suscité un vif débat.

Le même scénario va-t-il se reproduire avec les pilotes de la compagnie aérienne nationale Air Algérie ? Ces dernières années, les départs de pilotes algériens vers des compagnies aériennes étrangères sont réguliers. Mais la tendance pourrait s’accélérer cette année pour plusieurs raisons.

Avec la reprise du trafic aérien après deux ans de fonctionnement au ralenti, les compagnies aériennes mondiales renouvellent et renforcent leurs effectifs pour répondre à la forte demande attendue dans les prochains mois.

Selon nos informations, de nombreux pilotes d’Air Algérie sont sollicités pour rejoindre des compagnies étrangères, notamment celles du Golfe. En plus des salaires alléchants, les pilotes d’Air Algérie ont d’autres raisons de postuler ailleurs. La principale raison concerne les heures de vol.

L’Algérie a fermé ses frontières pendant 15 mois, avant d’autoriser une reprise partielle des vols en juin dernier. Avec une centaine de rotations par semaine avec 13 pays, les pilotes d’Air Algérie perdent beaucoup d’heures de vol.

Selon nos sources, un pilote Air Algérie a perdu en moyenne 800 heures de vol en raison de la crise et de la reprise partielle des vols. « C’est très mauvais pour eux sur le plan carrière, expérience, licence de pilotage et revenus », explique une source proche du dossier.

Sans renforcement rapide du programme de vols, beaucoup de pilotes d’Air Algérie pourraient être tentés de partir voir ailleurs auprès des compagnies dont les programmes de vols sont chargés. Ce qui fragiliserait considérablement la compagnie aérienne publique algérienne, déjà malmenée par la crise sanitaire.