Atterrissage spectaculaire : cet A320 rate la zone de toucher des roues (vidéo)

Un avion en plein atterrissage. (Photo par Boma / Adobe Stock)

En amorçant une approche pour l’atterrissage sur une piste, le commandant de bord doit, entre autres tâches, viser avec précision la zone de toucher des roues. Au-delà de cette zone, l’avion encourt de multiples risques, dont une éventuelle sortie de piste.

Toutes les pistes des aéroports disposent de marquage et de balisages lumineux. L’une des fonctions du marquage sur la piste est d’indiquer aux pilotes la zone de toucher des roues. Il s’agit de la partie de la piste, située au-delà du seuil, où les aéronefs doivent atterrir et entrer en contact avec le tarmac.

Où se situe la zone de toucher des roues sur une piste d’atterrissage ?

Cette zone est située en fonction de la longueur de la piste ou, plus précisément, de la longueur de la distance d’atterrissage utilisable, appelée techniquement LDA, un acronyme de (Landing distance available).

À titre d’exemple, sur une piste dont la LDA est supérieure à 2.400 m, la zone de toucher des roues est disposée à environ 300 à 400 m du seuil de piste. Ce dernier étant situé normalement en bout de piste.

Lors d’un atterrissage, le commandant de bord doit impérativement se poser sur cette partie. Mais dans certaines conditions, notamment météorologiques, la donne peut changer, poussant le pilote soit à prendre le risque et atterrir au-delà de cette zone, soit interrompre l’approche finale et remettre les gaz.

Atterrir exactement dans cette zone dépend également de la vitesse de l’approche finale. Celle-ci est choisie par le pilote se référant au manuel d’exploitation de l’avion utilisé, mais elle dépend également de nombreux autres facteurs.

Un Airbus A320 d’easyJet manque la zone de toucher des roues et rate l’atterrissage

Il s’agit, entre autres, de la masse à l’atterrissage, de la température et de la pression atmosphérique. En cas de vent de travers ou de face, elle peut aussi être plus ou moins majorée. Mais en règle générale, on peut retenir comme valeur moyenne environ 260 km/h.

Sur le plan pratique, toutes les données d’atterrissage citées précédemment sont clairement mises en œuvre dans l’approche finale de cet Airbus A320-214 de la compagnie easyJet, filmé la semaine dernière par un spotter à l’aéroport de Madère.

Dans la vidéo de cet atterrissage spectaculaire, partagée sur la chaîne YouTube Madeira Air Spotter, on constate que l’appareil de la low cost britannique a amorcé une approche déstabilisée par le vent, une caractéristique presque constante à l’aéroport portugais de Madère.

Le pilote interrompt l’atterrissage et remet les gaz à la dernière minute

Après avoir effectué son dernier virage, l’avion s’est positionné sur l’axe de la piste et s’apprêtait à se poser. Le vent n’était pas très fort, mais l’avion a tangué à maintes reprises lors de l’approche finale.

Très vite, il a dépassé le bout de piste et a atteint la zone de toucher des roues. Mais en essayant de se poser, le train d’atterrissage a rebondi lors du premier contact. Le commandant de bord n’a pas lâché l’affaire et a maintenu son approche finale.

Il a survolé une bonne partie de la piste dans l’espoir de se poser, mais avec cette vitesse, il a vite dépassé la zone de toucher des roues. Le pilote d’easyJet n’avait donc de choix que d’interrompre l’atterrissage.

Il a, en effet, remis les gaz et reparti dans les airs. La prochaine étape sera d’effectuer un tour de piste jusqu’à recevoir une autorisation d’atterrissage et retenter une nouvelle approche plus stable et dans de bonnes conditions.

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