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Billets d’avion : une pratique de Ryanair suscite la controverse
Pour combattre les agences de voyage en ligne qui revendent ses billets d’avion sans son accord, Ryanair ne manque pas d’inspiration. Mais la compagnie aérienne low cost a-t-elle le droit d’avoir recours à ce procédé pour des fins commerciales ?
La low cost irlandaise basée à Dublin ne recule devant rien pour garder l’exclusivité de la distribution de ses billets d’avion. Le but étant d’empêcher les voyagistes et les agences de voyage en ligne de proposer ses billets à leurs clients.
En principe, ces voyagistes en ligne commandent des billets pour leurs clients auprès de voyagistes partenaires accrédités ou ayant accès légalement aux billets de Ryanair. Dans un premier temps, la compagnie a usé des voies légales en portant des plaintes contre ces agences.
Pour sévir contre les agences de voyage en ligne, Ryanair surveille ses passagers
Ensuite, elle s’est carrément attaquée aux passagers soupçonnés d’avoir réservé leurs billets ailleurs que son site web. À titre d’exemple, elle a exigé des coordonnées personnelles à des clients pour rembourser des billets non utilisés lors de la période Covid-19, alors qu’elle pouvait se contenter du mail fourni à la commande.
En remboursant certains clients n’ayant pas réservé sur son site web, Ryanair a banni leurs cartes de paiement dans son système de réservation. Mais la compagnie à bas coût ne s’est pas arrêtée là. Elle vient récemment d’avoir recours à un autre moyen pénalisant les voyageurs.
Ryanair utilise, en effet, des outils de reconnaissance faciale pour valider ou invalider les clients et s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une agence de voyages en ligne, rapporte ce samedi 11 février le site spécialisé Air Journal qui s’interroge sur la légalité de cette mesure.
Pour être validé, le passager doit d’abord « scanner une pièce d’identité pour confirmer sa réservation ». Ensuite, « il doit fournir une nouvelle photo, voire un selfie, pour attester qu’il est bien une personne physique, et non pas une agence en ligne », précise-t-on encore.
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Ryanair a-t-elle le droit de recourir à la reconnaissance faciale ?
Ainsi, la compagnie effectue une reconnaissance faciale en comparant la photo du passeport ou de la carte d’identité avec la photo fournie en temps réel. Pis encore, la vérification est payée par le client contre 35 cents par validation. « Ces frais sont destinés à couvrir le coût de l’outil de vérification en ligne », explique Ryanair.
Bien que cette pratique ne soit pas encore généralisée à tous les clients, certains se sont déjà plaints. Ce qui nous amène à se demander si elle a le droit d’utiliser la connaissance faciale dans ce but.
Selon Arnaud Dimeglio, avocat spécialisé en droit des nouvelles technologies, cité par Air Journal, « la reconnaissance faciale est en principe interdite ». En effet, il explique qu’il faut d’abord « vérifier si la technologie utilisée est bien de la reconnaissance faciale ».
De plus, « il existe des exceptions comme le consentement de la personne. Mais encore faut-il que celui-ci soit libre et éclairé ». En tout état de cause, la compagnie n’a pas le droit de recourir à ce moyen. D’ailleurs, ni elle, ni les organismes compétents sollicités, n’ont pas voulu s’exprimer sur le sujet
Tout porte à croire que la low cost a choisi ce procédé pour éviter de filtrer les voyageurs à l’enregistrement ou à l’embarquement, ce qui pourra lui revenir cher. Au sein de l’Union Européenne, la solution doit être soumise au Règlement général sur la protection des données (RGPD).