Canada : une journaliste en hijab présentera un programme national

Photo par somartin / Adobe Stock

Ginella Massa entrera lundi 11 janvier dans l’histoire. Elle devient la première journaliste musulmane portant le voile islamique (hijab) à présenter un programme télévisuel en prime time à l’échelle nationale au Canada, rapportent plusieurs médias canadiens dont Toronto Star.

La jeune journaliste musulmane sera aux commandes de l’émission « Canada Tonight with Ginella Massa », sur les ondes de CBC. « Canada Tonight with Ginella Massa sera diffusée en direct à 20 h, c’est-à-dire à une heure de grande écoute sur CBC News Network », précise Radio Canada.

Agée de 33 ans, Mme Massa est née au Panama et a grandi entre North York et Scarborough, dans la province de l’Ontario. « Je suis vraiment excitée, bien qu’un peu nerveuse. Passer de la télévision locale à une plateforme nationale est un grand changement et je ressens une grande responsabilité. C’est la chaîne nationale du Canada, donc je sais que les projecteurs vont être sur moi », a affirmé Ginella Massa, citée par la même source.

« Beaucoup de gens sont surpris de savoir que je viens du Panama et que je parle espagnol. C’est une autre partie de mon identité qui est souvent laissée de côté ou oubliée parce que l’accent est tellement mis sur le fait que je suis musulmane et que je porte le hijab », a indiqué la journaliste.

« Vous n’allez pas réussir parce que vous portez le hijab »

« Lorsque je montais les échelons dans le secteur, personne ne m’a jamais dit en face : « Vous n’allez pas réussir parce que vous portez le hijab ». Je devais donc souvent être celle qui évoquait frontalement le sujet », a déclaré Mme Massa, qui a évoqué également les critiques dont elle a fait l’objet durant sa carrière.

« L’attention positive a été accompagnée d’attention négative. Mais j’ai commencé à réaliser qu’une grande partie des réactions négatives venaient de personnes qui n’avaient jamais vraiment regardé ce que j’avais fait », a expliqué Ginella Massa.

« Ils ne me jugent même pas sur mes capacités, ils n’effectuent jugement que sur la base de quelque chose que j’ai choisi de porter et ça c’est leur problème, pas le mien », a souligné la nouvelle journaliste de la CBC.