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Étudiants francophones : polémique au Canada
Faire des études au Canada et en particulier au Québec est devenu depuis quelques années le rêve de milliers d’étudiants francophones africains. Néanmoins, pour étudier au Québec, ces étudiants doivent systématiquement passer par le ministère fédéral de l’Immigration du Canada (IRCC). Mais obtenir un permis d’études de la part de celui-ci est loin d’être un chemin sans obstacle.
En effet, Radio Canada indique ce samedi 27 Novembre 2021 que le taux de refus des étudiants francophones issus des pays africains tels que l’Algérie, le Togo, le Sénégal ou encore la République démocratique atteint les 80% tandis que des étudiants originaires de la France, du Royaume Uni ou d’Allemagne obtiennent leur permis d’études sans la moindre difficulté, rapporte Radio Canada ce samedi 27 novembre.
Acceptés par le Québec mais refusés par Ottawa
Des établissements scolaires et des universités au Québec s’interrogent sur les refus auxquels se heurtent ces étudiants francophones africains puisqu’ils n’arrivent pas à les expliquer.
En témoigne le professeur du département d’anatomie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Mathieu Piché, qui explique à Radio Canada comment des étudiants francophones se sont vu refuser leur permis d’études par le ministère fédéral d’Ottawa bien qu’ils avaient initialement reçu l’approbation du Québec.
À l’instar de cette université, le Cégep de Thetford affirme auprès de la même source, qu’une centaine d’étudiants de l’Afrique francophone ont été également refusés par Ottawa malgré leur acceptation par ledit Cégep.
Des refus en masse mais sur quelle base ?
Si le Canada souhaite encourager l’immigration francophone, pourquoi autant de refus pour des étudiants non seulement francophones mais aussi hautement qualifiés ?
Les lettres de refus renvoyées par IRCC ne semblent pas être convaincantes puisque la raison qui revient sur l’échantillon publié par Radio Canada n’est rien d’autre que « Je ne suis pas convaincu que vous quitterez le Canada à la fin de votre période de séjour ».
Toutefois, un autre facteur ne peut être ignoré pour expliquer le taux de refus élevé pour ces étudiants francophones africains. Il s’agit de l’outil informatique Chinook utilisé par le ministère fédéral de l’Immigration au Canada.
Le quotidien d’information Le Devoir expliquait vendredi dernier comment cet outil a été développé sans surveillance légale et comment le taux de refus ne cesse d’augmenter depuis son implémentation en Mars 2018.
De plus, il convient de noter que Chinook qui est censé donner plus d’efficacité aux agents d’immigration ne conserve aucune trace des notes qui motivent l’acceptation ou le refus des étudiants candidats, rapporte Le Devoir.
Suite aux différentes déclarations et dénonciations, le Québec a demandé des explications à Ottawa qui est persuadée que ses agents d’immigration utilisent les mêmes critères pour traiter les demandes de permis d’études et insiste que sa démarche ne fait preuve d’aucune discrimination ou racisme envers les étudiants francophones africains, rapporte Radio Canada.
Enfin, d’autres études et statistiques à venir pourraient confirmer ou au contraire démentir l’absence de la discrimination dans le traitement des demandes de permis d’études mais en attendant, les étudiants francophones africains ne se laissent pas décourager et continuent à déposer leurs dossiers auprès de l’IRSS.