Faut-il augmenter le nombre de vols vers l’Algérie ?

Photo par Mindaugas Dulinskas / Adobe Stock

Le Professeur Kamel Senhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), a répondu, ce lundi 30 août, aux nombreuses questions concernant la situation sanitaire actuelle en Algérie et les voyages.

Aujourd’hui, avec la diminution des nouveaux cas et l’augmentation du nombre de vaccinés, l’évolution de la pandémie en Algérie connaît une certaine stabilité. Cependant, est-ce que les Algériens pourront se permettre de voyager pour autant ? Les autorités doivent-elles autoriser plus de vols internationaux ? Voici les précisions du Pr Senhadji.

L’augmentation des vols : « un point sensible à suivre »

Bien que le chiffre de nouvelles contaminations covid-19 continue de baisser (entre 400 et 500 cas quotidiens actuellement), la décision d’augmenter de manière limitée le nombre de vols internationaux demeure controversée.

Il est vrai que des mesures d’allègement ont été prises dans le cadre de la réouverture partielle des frontières algériennes avec notamment la fin du confinement obligatoire, mais le nombre de vols internationaux est toujours insuffisant.

Le Pr Kamel Senhadji apporte certains éléments de réponse. Il explique : « On a affaire à des voyageurs qui viennent et qui partent loin. Et qui pourraient véhiculer un certain nombre de variants comme le Delta », explique-t-il dans un entretien accordé au média en ligne TSA.

Comprendre : il faudrait encore patienter avant de voir les frontières entièrement ouvertes. Actuellement, l’Algérie autorise 64 vols par semaine dont 48 depuis la France.

Le variant Delta, rappelons-le, possède un pouvoir de contamination de 2 à 2,8. Il est par conséquent plus contagieux des souches du covid-19 jusqu’à présent. C’est pourquoi de nouveaux impératifs sanitaires s’imposent et accélérer la campagne vaccinale devient un impératif.

« Il va falloir couvrir au moins 80 % de la population. », précise le Pr Senhadji. « C’est un point sensible à suivre. », a-t-il affirmé.

Les vaccins utilisés en Algérie prochainement reconnus en Europe

Actuellement, le vaccin russe Sputnik-V et le vaccin chinois Sinovac sont utilisés à large échelle en Algérie, secondés par le vaccin AstraZeneca qui est réservé aux sujets âgés. Néanmoins, ces deux premiers ne sont pas encore uniformément reconnus à l’échelle internationale, notamment en Europe. Ils sont toujours en cours d’évaluation par l’Agence européenne des médicaments.

« Pour les voyages, les pays sont souverains et autonomes de décider des particularités d’entrée sur leur territoire. », précise le Pr Senhadji. « Mais on voit bien que c’est plutôt une question d’ordre stratégique, politique et commercial. », ajoute-t-il.

Il ne faut pas oublier que pour le moment, 8 pays de l’espace Schengen acceptent le vaccin Sinovac pour les voyageurs. D’après le Pr Senhadji, c’est une question de temps pour les autres pays.

« Ce qui est certain c’est qu’il y en aura pour tout le monde, car il y a encore beaucoup de monde à vacciner. Il est dans l’intérêt de tous que la vaccination touche tous les pays sinon on assistera à un retour de manivelle (pour les pays développés). », conclut le Pr Kamel Senhadji.