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Frontières : témoignages d’Algériens empêchés de voyager

Frontières : témoignages d’Algériens empêchés de voyager

Les frontières de l’Algérie sont fermées depuis le 17 mars 2020. Et depuis le 1er mars dernier, les vols de rapatriement de la compagnie Air Algérie sont suspendus. Les autorités ne délivrent plus d’autorisations spéciales pour les cas impérieux (décès, maladie).

Au départ d’Algérie, depuis février dernier, les demandes d’autorisations de sortie du territoire national heurteraient à un refus quasi-systématique sur le site du ministère de l’Intérieur, selon les témoignages des concernés. Ils seraient actuellement plus de 31.000 personnes à attendre le précieux sésame.

visa-algerie.com a obtenu les témoignages d’Algériens bloqués à l’étranger et en Algérie. Les voici.

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  1. Dallel, mariée à un Canadien, bloquée en Algérie

« Personnellement, je suis privée de mon domicile familial et de mon conjoint depuis maintenant seize mois. On n’accepte même pas de me vendre un billet d’avion.

J’ai fait deux tentatives sur le site du ministère de l’Intérieur qu’ils ont mis en place pour que je puisse avoir une autorisation de sortie, mais un refus constant. 

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Je pars au Canada avec un visa touristique, mais le but de mon voyage est le regroupement familial. Je ne suis pas autorisée à voyager malgré le fait que j’ai en ma possession l’autorisation d’entrée au Canada et que je suis exemptée des restrictions de voyage, car je suis la femme d’un Canadien et que j’ai aussi mon contrat de location au Canada sur nos deux noms. Le gouvernement algérien nous impose une injustice et déchire nos familles ».

  1. Mohamed, un Algérien bloqué en France

« Je voudrais témoigner sur ma situation qui reflète celle d’une partie des Algériens dont on parle peu, voire pas du tout.

Je suis détenteur d’une carte de séjour en France, mais je me rends régulièrement en Algérie où je travaille. En mars dernier, je me rends en France pour récupérer ma nouvelle carte de séjour qui était prête. J’avais profité des vacances scolaires en Algérie pour pouvoir m’y rendre. Le rapatriement était suspendu officiellement pour un mois. Je me suis dit que je pouvais gérer. 

Le 2 avril dernier, n’ayant pas de nouvelles de la reprise des vols, je me suis rendu au consulat où on m’a orienté vers l’ambassade. Arrivé sur place, il y avait beaucoup d’Algériens en manque d’information. La police nous a demandé de quitter les lieux et de revenir le lendemain. On est revenu tous les jours, jusqu’au 5 avril quand on découvre une note comme quoi la délivrance des autorisations était suspendue jusqu’à nouvel ordre. C’était là le pire que je craignais. 

Au pays, je suis en train de perdre mon travail. Tout ce que j’avais construit est en train de tomber en ruines. 

Devant l’ambassade, j’ai rencontré des personnes dans le même cas que moi. Parmi eux des médecins, des professeurs d’université, des commerçants… beaucoup avaient des difficultés à financer leur hébergement en France.

J’ai aussi rencontré des retraités qui viennent pour des raisons médicales. Les pauvres ! Ils souffrent : ni bonne nourriture, ni propreté.

Une ouverture progressive des frontières serait l’idéal. D’abord, un rapatriement des cas les plus urgents, avec un protocole sanitaire strict : test PCR, quarantaine… Ensuite, l’ouverture totale pour tous les Algériens ».

  1. Youcef : titulaire d’un visa d’études pour les USA

« Je m’appelle Youcef. J’ai un visa d’études pour un doctorat aux USA. J’ai un billet d’avion “Open”. J’ai fait deux demandes de sortie depuis mars. Les refus sont systématiques sous prétexte de perturbation des vols à cause du Covid-19. Tous les étudiants ou travailleurs que je connais sont bloqués.

Les étudiants étrangers pour les USA ont eu le statut spécial, pour l’intérêt national US, du département d’État. La convention des droits de l’Homme consacre l’article 13 aux libres déplacements des personnes ».

  1. Billal, titulaire d’un visa de travail en Chine

« Je m’appelle Billal et je suis citoyen algérien. Je parle, lis et écris cinq langues différentes. Je suis traducteur et je travaille comme enseignant au collège dans la province du Shaanxi, en Chine. C’est moi qui ai annoncé la gravité du virus de Chine en février 2020. C’est moi qui ai appelé les autorités algériennes à évacuer les étudiants algériens qui étaient coincés à Wuhan à l’époque. Actuellement, je suis bloqué en Algérie. Je suis titulaire d’un visa de travail chinois que j’ai obtenu il y a trois semaines. Mon ami a également obtenu son visa de travail aujourd’hui. Toutes les portes sont fermées. Nous avons tout essayé.

Malheureusement, il n’y a pas de solution ouverte pour le moment. Je suis revenu pour terminer mon diplôme d’enseignement à l’Université de Cambridge. Je suis resté coincé ici et j’ai poursuivi mes études en ligne. Maintenant, j’ai terminé toutes mes études et obtenu mon diplôme. Le seul problème auquel je suis confronté est qu’il n’y a pas de vols vers la Chine.

L’autorisation de sortie est également un gros problème. J’espère qu’Air Algérie reprendra le plus vite possible. Nous avons des familles à nourrir. Nous avons des emplois vers lesquels retourner. J’ai même pris rendez-vous pour me faire vacciner contre le covid. Que puis-je faire d’autre ? Veuillez nous trouver des solutions s’il vous plaît, car franchement, y en a marre ! »

  1. Afaf, tiulaire d’un visa de travail au Qatar

« Je suis titulaire d’un visa de travail à Doha (Qatar) avec une autorisation de rentré au territoire, avec une obligation d’un test PCR et une réservation d’hôtel pour une semaine à Doha. Mais malheureusement, je risque de perdre une chance en or pour mon avenir à cause d’une autorisation de sortie qui a mon avis n’as aucun sens dans le cadre de la propagation du Covid-19 en Algérie ».

  1. Abdelkrim : empêché de rejoindre mon travail aux Émirats

« Je suis père de famille, J’ai eu récemment un poste aux Émirats Arabes Unies. Après avoir eu le poste, j’ai déposé ma démission afin d’entamer ma période de préavis qui est de 3 mois et annoncer la date à laquelle je vais devoir rejoindre mon nouvel employeur à Dubaï.

Je me retrouve actuellement dans une impasse. Mon entreprise actuelle a déjà lancé le processus de recrutement de mon remplacement et actuellement je ne peux pas rejoindre Dubaï. Je risque de me retrouver sans emploi en Algérie et de perdre le poste aux E.A.U ».

  1. K.D : « L’opération que je dois subir n’est pas pratiquée en Algérie »

« Je vais partager avec vous mon expérience avec cette fameuse demande, qui s’est terminée par un refus comme la plupart des gens. La raison pour laquelle je dois voyager est médicale. L’opération que je dois subir n’est pas pratiquée en Algérie. Mon neurochirurgien le précise sur le certificat médical et le pays qui m’accueille m’autorise à venir pour recevoir les soins.

Je tiens à vous préciser que le coût du voyage et mes soins seront payés par moi-même, et j’ai un visa de 10 ans, donc je ne suis pas prêt de retourner en Algérie tout de suite. 

Donc je ne vois pas pourquoi on nous interdit de sortir quand on ne peut pas nous faire soigner ici ».

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