Immigrés en Europe : ce pays interdit aux sans-papiers d’avoir une carte SIM
En Italie, l’étau se resserre sur les immigrés sans-papiers. Le gouvernement a discrètement inséré un amendement controversé dans la loi sur la sécurité, « empêchant clairement » les sans-papiers d’avoir un téléphone mobile. C’est la dernière trouvaille du gouvernement dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.
Les ressortissants étrangers sont constamment dans le besoin de prendre des nouvelles de leurs familles restées dans leurs pays d’origine. Il s’agit d’un besoin vital que l’Italie compte restreindre aux sans-papiers sur son territoire.
Dans un récent amendement, inséré discrètement dans la loi sur la sécurité et approuvé par le Parlement le 18 septembre, le gouvernement italien a décidé d’interdire aux étrangers sans-papiers d’obtenir une carte SIM et donc un numéro de téléphone italien.
Les sans-papiers seront interdits d’acquérir des cartes téléphoniques italiennes
Le texte de l’amendement, modifiant le code des télécommunications électroniques, impose aux opérateurs « de réclamer au client citoyen d’un État n’appartenant pas à l’Union européenne une copie de son titre de séjour ». À défaut, les commerçants risquent une suspension d’activité allant de 5 à 30 jours.
L’amendement s’inscrit, selon de nombreux intervenants, dans le cadre de la politique migratoire du gouvernement italien d’extrême-droite. Selon le journal italien La Repubblica, cité ce vendredi 20 septembre par le journal Le Temps, cette loi va empêcher des milliers de migrants clandestins de rester en contact avec leurs familles.
« Pour des milliers de migrants, il sera pratiquement impossible d’acquérir une carte téléphonique italienne », a rapporté le journal, qui a été le seul à commenter cette mesure. Or, ce moyen constitue pour ces sans-papiers le « seul instrument pour rester en contact avec leurs familles et leurs amis ».
Le journal n’est pas passé par quatre chemins pour dire que l’objectif de la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, de l’extrême droite italienne, à travers cet amendement, était de « rendre impossible la vie des migrants dans l’espoir de dissuader d’autres de se rendre en Italie ».
Il s’agit « d’un concentré d’hypocrisie et de racisme », selon la gauche
C’est également l’avis de la coalition de partis politiques de gauche en Italie, représentée sous l’appellation de l’Alliance des Verts et de la Gauche. Dans une note, un élu de cette alliance estime qu’il s’agit « d’un concentré d’hypocrisie et de racisme ».
Selon ce membre de la Commission des Affaires constitutionnelles au Parlement italien, les étrangers sans-papiers « sont exploités dans les champs et par les entreprises », mais le gouvernement italien « veut les priver du droit d’avoir une carte SIM téléphonique ».
Interrogé par le journal Le Temps, le député de Fratelli d’Italia, à l’origine de l’amendement, explique qu’il ne s’agit pas « d’une punition raciste » comme l’estime la gauche en Italie.
Pour se justifier, il assure que le texte prévoit simplement la traçabilité et l’identification de tous les possesseurs de cartes SIM pour éviter le marché des cartes fantômes, « utilisées par la pègre afin d’éviter les écoutes téléphoniques ». Pour lui, les conséquences pour les sans-papiers ne sont donc que collatérales.
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