Interruption d’atterrissage spectaculaire d’un avion Lufthansa (Vidéo)

Photo par Par Romolo Tavani / Adobe Stock

Tous les commandants de bord s’accordent sur le fait que les interruptions d’atterrissage sont entièrement motivées par des raisons de sécurité. Mais la question qui se pose est de savoir si cette manœuvre en elle-même peut être risquée, vu notamment la difficulté à la gérer.

Au cours d’un vol, les risques liés aux phases d’atterrissage et de décollage sont relativement élevés. C’est d’ailleurs au cours de ces deux phases que se sont produits certains des pires incidents aériens.

Lors de l’approche finale, l’avion peut être confronté à plusieurs imprévus sur la piste. Et compte tenu des risques de sortie de piste ou de collision avec un quelconque obstacle, les commandants de bord peuvent décider à tout moment d’interrompre l’atterrissage et de repartir dans les airs.

Durant leurs formations, les pilotes de ligne sont formés à confronter toutes les conditions, dont la remise de gaz. De plus, cette procédure doit être décidée en tenant compte des performances de l’avion et des conditions de l’aéroport, et c’est ce qui fait d’elle une manœuvre sûre.

Interruption d’atterrissage inhabituelle et très compliquée d’un Boeing de Lufthansa

Par conséquent, la manœuvre de remise des gaz doit être mise en œuvre conformément aux règles et aux procédures pour qu’elle soit sûre. Mais dans certains cas, le pilote doit puiser de son expérience et improviser en fonction des conditions qui le poussent à interrompre son approche finale.

Ce cas est parfaitement illustré dans l’interruption d’atterrissage très compliquée de ce Boeing de la compagnie Lufthansa, capturé en vidéo par un planespotter. Au début de la vidéo partagée ce mercredi 12 avril par la page Facebook Just Planes, l’avion était déjà au-dessus de la piste et s’apprêtait à se poser.

Toutes les procédures sont menées dans les règles de l’art selon ce qu’on peut constater. Mais la réalité du terrain ne peut être perçue que par le commandant de bord à ce moment-là. Bien qu’il soit descendu à ras de la piste, l’avion n’arrivait toujours pas à effectuer le toucher de roues.

Le pilote continue de survoler la piste à seulement quelques centimètres du sol, mais sans pouvoir atterrir. L’avion était si proche du tarmac que le train d’atterrissage touchait par moments le sol. À cette vitesse, il n’a pas tardé à consommer une bonne partie de la piste sans se poser.

« Mauvais contrôle de la vitesse, mais sage décision de remise de gaz »

Un peu plus loin, le commandant de bord tente un toucher de roues plutôt brutal, à en juger par la fumée qui s’est dégagée lors du contact du train d’atterrissage avec le sol, mais n’arrive visiblement pas à assurer la stabilité de son appareil.

En fin de compte, il décide de remettre les gaz et d’interrompre son atterrissage très tardivement. L’avion n’a pas tardé à repartir dans le ciel alors que la distance de freinage sur la piste était déjà totalement consommée dans l’air.

Plusieurs passionnés d’aviation et professionnels du domaine se sont empressés de commenter cette spectaculaire remise de gaz. Brett Austen, un pilote de ligne de la compagnie chinoise Tianjin Airlines affirme que « c’est le survol le plus bas qu’il n’a jamais vu ».

Un autre intervenant estime que « la vitesse de l’avion était trop élevée pour l’atterrissage ». Ce que confirme cet autre passionné d’avions : « Avec cette vitesse, s’il n’avait pas interrompu son atterrissage, il aurait fini en sortie de piste. Mauvais contrôle de la vitesse, mais sage décision de remise de gaz ».

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