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Le Maroc perd la confiance des touristes étrangers

Le Maroc perd la confiance des touristes étrangers

Les nouvelles mesures entreprises par les autorités marocaines pour lutter contre la propagation du covid-19 et de ses variants, notamment Omicron, a plongé les acteurs du tourisme dans un profond désarroi.

Alors que le pays maintient la situation sanitaire à un niveau acceptable, il a pris le parti de se fermer à nouveau au reste du monde en pleine saison touristique.

La peur du covid-19 ne laisse pas le tourisme marocain renaître

À l’heure actuelle, le Maroc connaît une moyenne de 100 nouveaux cas de covid-19 par jour. Depuis cet été, le nombre de décès liés au covid-19 ne cesse de baisser.

Au cours du mois de décembre, leur nombre variait entre 0 et 3 décès au quotidien. 70% de la population est vaccinée et la plupart des activités en lieux publics et fermés sont soumises à la présentation d’un pass sanitaire.

Il est donc clair que le Maroc a développé une armada de mesures anti-covid et semble maîtriser au mieux la présence de la maladie. Pourtant il ne semble toujours pas prêt à parier sur une réouverture totale du pays, quitte à sacrifier l’un de ses secteurs les plus rémunérateurs : le tourisme. 

Au Maroc c’est l’incompréhension et la lassitude qui dominent au sein de la population et des acteurs du tourisme. La fermeture des frontières aériennes et maritimes jusqu’au 31 décembre a mené à l’annulation de toutes les réservations du dernier mois de l’année. Les fêtes de fin d’année promettaient un important retour des touristes. Mais le Royaume n’a cessé de restreindre le retour des masses touristiques qu’il a l’habitude de recevoir à cette période. 

La cessation des vols pour au moins un mois, a entraîné l’annulation des réservations d’hôtels dans tout le pays qui peinaient déjà à remplir leurs chambres. Cette période est aussi celle de l’annulation de toutes les manifestations culturelles et festivals qui font la renommée internationale du Maroc. 

Le tourisme marocain perd la confiance des étrangers

Au-delà des suppressions de vols et donc d’annulations de séjours touristiques, cette stratégie de défense mène également à faire le choix d’instaurer une certaine méfiance chez les touristes étrangers qui craignent désormais de se rendre au Maroc.

Depuis octobre le Maroc enchaîne les suppressions de vols depuis les pays qui traversent des vagues importantes de covid-19. Ces mesures soudaines ont mis de nombreux touristes dans l’embarras. L’arrêt des vols vers le Maroc appliqué depuis le 29 novembre dernier a contraint des dizaines de milliers de voyageurs étrangers à trouver une solution de retour depuis le Maroc. 

Dans le cas d’une réouverture des frontières et de facilitations pour la venue de touristes en 2022, le Maroc devra fortement retravailler sa réputation. L’autre risque est que les structures d’accueil après quasiment deux années de précarité n’aient pas les moyens financiers d’accueillir des touristes avec le même standing d’antan. Les animations se feront rares, les politiques de remboursement en cas d’annulation pourraient également disparaître, brisant encore la confiance entre le touriste et la structure accueillante. 

La disparition de nombreux acteurs touristiques

Ces mesures restrictives pourraient définitivement modifier le paysage touristique marocain. Jusqu’en 2019, le Maroc figurait dans le Top 5 des destinations les plus vendues par les tour-opérateurs, rappelle le magazine français Tourmag. D’après le média spécialiste du tourisme, 50% des agences de voyage sont amenées à disparaître au Maroc. C’est une hécatombe qui menace le secteur du tourisme. 

Le tourisme au Maroc représentait jusqu’au déclenchement de la pandémie 6 à 10% du PIB du pays et près de 500 000 emplois. Fin 2021, 75 % des établissements ont cessé leurs activités, estime Tourmag. Un timide tourisme local se maintient et sauve quelques opérateurs mais ce n’est pas suffisant.

Il ne pourra rattraper la manne financière qu’impliquaient les voyages organisés par les tour-operators ou les arrivées quotidienne des touristes européens via les low-cost. De plus, ce tourisme local doit se faire avec l’obligation du pass vaccinal, qui s’annule au bout de six mois pour les personnes qui n’auraient pas reçu une troisième dose, mais aussi avec une menace de retour du couvre-feu ou encore de déplacements à travers le pays. Un sacré défi.

Les acteurs du tourisme supplient leurs dirigeants de les sauver. Le 8 décembre dernier, les acteurs du transport touristique ont manifesté devant le ministère du Tourisme à Rabat pour dénoncer la politique du Royaume. Selon la Fédération Nationale du Transport Touristique ces mouvements veulent interpeller sur « l’incapacité du gouvernement à prendre des mesures pour sortir le secteur du transport touristique de la crise.

Que fait le Royaume pour sauver son tourisme ? 

Le gouvernement marocain serait actuellement en négociation pour renforcer le contrat-programme de soutien du tourisme signé en 2020 pour sauver ce secteur. 

Pour le moment, les seules mesures de soutien consistent à la mise en place d’un crédit de relance garanti par l’Etat à destination des entreprises en difficulté. Toutefois seulement 10% des acteurs ont pu accéder à cette aide. Le Royaume a également relancé le versement d’une indemnité mensuelle de 2 000 dirhams, soit environ 189 euros, pour les salariés, afin de leur assurer un minimum de revenus. Leur versement connaîtrait souvent des retards et des complications. 

Ces mesures éphémères permettent de sauver quelques personnes mais ne répondent pas aux graves problèmes de trésorerie des établissements touristiques ni à la question de la relance d’un secteur à l’agonie. 

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