Comment Malika Khali, une Algérienne âgée de 93 ans, désorientée, s’est-elle retrouvée à errer à Paris ? Cette dame d’origine algérienne a été retrouvée à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, avec quelques effets personnels et ses papiers d’identité, relate, ce mercredi 4 août, le journal français Vosges Matin. Égarée sans savoir où elle est censée se rendre, elle aurait été forcée à prendre un vol en direction de la France depuis Alger.
Malika Khali est une Algérienne qui a émigré vers la France alors qu’elle était âgée de 40 ans. Arrivée seule dans le pays, elle s’est installée à Remiremont dans les Vosges françaises, non loin des frontières avec l’Allemagne.
Pendant 40 ans, cette Algérienne travaille en tant qu’ouvrière. Elle ne fonde pas de famille, elle n’a ni enfants, ni époux, mais elle s’implique fortement dans la communauté de Remiremont. Ce n’est qu’à un âge avancé que cette dame a souhaité retrouver sa terre d’origine pour retrouver ses proches.
Lorsqu’elle atteint ses 83 ans, elle choisit de repartir vivre en Algérie, où elle compte terminer sa vie. Pourtant, dix ans plus tard, cette Algérienne se retrouve contrainte à rentrer en France, sans pour autant pouvoir donner d’explications, détaille le journal français.
Appel à témoins pour comprendre cette histoire
Le cas de Malika Khali intrigue les services de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle qui l’ont retrouvé avec ses quelques affaires. Sans pistes ou réponse de sa venue en France, ils décident de l’envoyer vers un hôpital pour sa prise en charge, le temps de retrouver un proche ou toute autre personne qui la reconnaîtrait et saurait où la diriger.
C’est un appel à l’aide lancé sur les réseaux sociaux qui va débloquer la situation. La photo de Malika est largement diffusée, ce qui permettra à une ancienne connaissance de reconnaître l’Algérienne.
Un homme qui a connu Malika Khali dans le passé, alors qu’elle vivait à Remiremont, se présente à l’hôpital pour la soutenir. Il n’obtient pas de réponse sur son arrivée soudaine en France, alors qu’elle avait décidé de rester en Algérie, mais parvient à la soutenir moralement et l’aide à retourner dans la ville des Vosges où elle a vécu durant 40 ans.
Son ami parvient à trouver les contacts nécessaires pour faciliter le déplacement de Malika Khali vers Remiremont où elle est hospitalisée. Malgré toutes les démarches, l’état de santé de Malika se dégrade soudainement et seulement un mois après son arrivée à Remiremont, elle meurt au sein de l’hôpital de la ville où elle a vécu.
Une grande solidarité dans son ancienne ville
Malika Khali était très appréciée dans sa ville et son quartier, son décès a fortement ému la communauté qui l’a côtoyée durant les quarante années qu’elle a passées en France. Le maire de Remiremont touché par l’histoire de cette citoyenne a pris contact avec l’associations culturelle musulmane de sa ville afin de rendre hommage à cette dame et lui permettre d’être enterrée dignement et selon le rite musulman.
L’association permet de trouver une solution pour payer ses funérailles et reçoit même des dons d’anonymes. L’association parvient à lui trouver une place dans le carré musulman de Remiremont où elle repose désormais en paix.
Malika Khali fait partie des nombreuses chibanias, qui ont quitté l’Algérie pour la France afin d’y trouver un emploi ou la possibilité d’une autre vie. Très invisibilisées, à l’inverse des hommes travailleurs algériens qui disposent d’une grande littérature en France comme en Algérie, les chibanias sont peu entendues ou vues, on ne sait que rarement quelle a été leur vie au moment de la retraite.
Malika Khali permet de raconter l’histoire de l’une d’entre elles. Sa vie entre deux pays a certainement dû être compliquée, mais elle est parvenue à se construire une vie et une famille entre les deux pays qui l’ont vue naître et mourir.