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Les agences de voyages algériennes agonisent
La pandémie du coronavirus a porté un coup fatal au tourisme et à l’activité des voyages à travers le monde, en raison des mesures prises pour stopper la propagation du virus notamment la suspension des liaisons aériennes.
L’Algérie n’y a pas échappé. Le pays a fermé ses frontières et suspendu dès le mois de mars les dessertes aériennes et maritimes. Une situation qui a mis en grande difficulté les agences de voyages contraintes d’annuler des réservations et de faire impasse sur les voyages du Hadj et de la Omra.
Près de six mois après la fermeture des frontières, la filière des agences de voyages agonise, de l’aveu du président du Syndicat national des agences des voyages (SNAV), Bachir Djeribi.
« Des centaines d’agences de voyages sont fermées depuis six mois. Tout le monde s’accroche à l’espoir de la réouverture des frontières et de trouver de l’écoute. Pour résumer la situation, nous sommes tel un bateau en pleine tempête, de nuit et sans capitaine. Et nous ne savons pas où nous allons », explique M. Djeribi.
Le président du SNAV met en avant des propositions notamment un effacement des dettes, des prêts bancaires à des taux bonifiés, des exonérations fiscales et parafiscales afin d’aider ces agences de voyages qui doivent aussi faire face à des dépenses incompressibles à l’instar du loyer et des salaires des employés.
3400 agences de voyage
« Nous comptons 3 400 agences de voyages avec au minimum 3-4 employés et un maximum de 200 pour les grandes agences et leurs succursales. Si on prend une moyenne de 20 personnes par agence, ça va faire 6 800 familles qui vivent directement de l’activité d’agence de voyages », déplore M. Djeribi.
Pour autant, pas question d’abdiquer. « Je m’adresse à tous les professionnels du secteur, adhérents ou pas de notre syndicat, pour maintenir la pression. Il y va de notre survie, de la survie de nos familles et de nos employés », martèle le président du SNAV.
Les sollicitations de la tutelle sont restées lettre morte, regrette M. Djeribi qui précise que le SNAV a eu des audiences aussi bien avec l’actuel ministre du Tourisme que son prédécesseur à qui il a lui-même exposé les difficultés et les doléances des membres du syndicat, sans aucune suite.
« Toutes les correspondances et lettres que nous avons adressées à l’ancien ministre du secteur, nous les avons transmises au nouveau ministre. Nous avons constitué un dossier entier que je lui ai moi-même remis de main propre », confirme-t-il.
Des réservations malgré le contexte sanitaire
Malgré l’épidémie du Covid-19 qui sévit dans le pays, les demandes de réservations pour l’Algérie continuent, assure M. Djeribi. Il précise que sa propre agence a reçu des demandes de réservations de 80 touristes pour le mois de novembre pour un séjour d’un mois. « Une très grande agence de voyages polonaise, malgré le contexte pandémique, veut remettre la destination Algérie sur ses brochures », souligne le président du SNAV.
A ce propos, M. Djeribi annonce que le syndicat a participé, il y a 3 mois, à l’élaboration d’un protocole sanitaire en compagnie de la fédération des établissements hôteliers et le secteur des transports. « Ce document a été remis pour validation par le comité scientifique et à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse », se désole M. Djeribi.
Par : Younès Djama