Les frontières de l’Algérie fermées depuis 10 mois

Plusieurs dizaines d’Algériens ont manifesté en fin de semaine dernière devant les Consulats d’Algérie en France. A Lyon, où il y avait une certaine tension qui régnait, un dispositif policier a été mis en place devant le siège du consulat.

La revendication principale des protestataires est la réouverture des frontières, fermées depuis exactement 10 mois. Une situation qui devient insupportable pour les ressortissants algériens bloqués à l’étranger.

L’Algérie, l’un des rares pays à maintenir les frontières fermées

Les frontières algériennes sont fermées depuis le 17 mars 2020. D’après le gouvernement, cette décision a permis à l’Algérie de maîtriser la propagation de la pandémie dans le pays.

Un avis que ne partagent pas les Algériens qui résident à l’étranger et qui poussent pour la réouverture des frontières. C’est d’autant plus difficile à supporter que les pays du voisinage ont tous ouvert leurs frontières, totalement ou partiellement, depuis plusieurs mois.

L’Algérie reste, pour le moment, l’un des rares pays à garder ses frontières fermées. En effet, seuls dix-sept pays maintiennent leurs frontières fermées à travers le monde : L’Algérie, la Libye, l’Uruguay, l’Angola, Madagascar, l’Érythrée, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Sri Lanka, la Mongolie, la Corée du Nord, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Fidji, Vanuatu, Brunei, Myanmar et le Laos sont les pays qui ont pris la décision de fermer leurs frontières pour cause de la crise sanitaire.

Le secteur du transport aérien à l’arrêt

Depuis le 17 mars 2020, le trafic aérien international est suspendu en Algérie, à l’exception des vols spéciaux qu’effectuent les compagnies étrangères et les opérations de rapatriement d’Air Algérie. Les quatre premières phases de rapatriement opérés par la compagnie aérienne nationale ont eu lieu du mois de mars jusqu’au mois de septembre.

Plus de 34 000 ressortissants algériens ont été rapatriés et pris en charge dans des centres d’hébergement dédiés à cet effet durant ces premières phases, selon les chiffres du gouvernement.

La cinquième phase de rapatriement a eu lieu entre le 4 et le 19 décembre. Vingt-trois vols ont été effectués, ce qui a permis le rapatriement de 5 000 personnes selon des chiffres de la compagnie.

La sixième phase, qui devait être la plus grande et qui devait concerner environ 25 000 Algériens candidats au retour au pays, a été fortement réduite dès le 10 janvier dernier. Seuls deux vols depuis Paris Orly ont été maintenus au programme alors que 139 vols en provenance de onze destinations depuis cinq pays devaient être effectués par la compagnie nationale.

L’opération de rapatriement devrait reprendre progressivement dans les prochains jours, avec un assouplissement de la gestion des listes.

La campagne de vaccination et l’espoir de la réouverture partielle des frontières

Les autorités algériennes ont déjà choisi deux vaccins, le russe Sputnik V et un autre Chinois. Le démarrage de la vaccination est prévu pour le mois de février dans le meilleur des cas. Si on se réfère au déroulement des opérations de vaccination en Europe, il faudra attendre plusieurs semaines, voire quelques mois avant de voir apparaitre les premiers effets sur les taux de contaminations.

Dans un premier temps, seules les personnes vaccinées seraient autorisées à voyager. Les débats actuels en Europe autour du passeport vaccinal ne laisse aucune place au doute : les passagers en provenance de pays hors – Union européenne devront prouver qu’ils ont reçu un vaccin. Pour sa part, l’Algérie irait dans le même sens, au nom de la réciprocité et pour se protéger contre la maladie.

Selon Dr Bekkat Berkani, il y aura probablement des mesures qui obligeront le voyageur à l’avenir à présenter un test PCR et un document attestant qu’il a été vacciné.

Le membre du Comité scientifique fait référence au passeport sanitaire. « L’idée fait son chemin », a-t-il précisé dans une déclaration ce lundi à visa-algerie.com.