Maroc : les hôtels et les agences de voyages dénoncent Booking.com
Au Maroc, la plateforme de réservation d’hôtels, Booking.com, est plus qu’indésirable. Les hôteliers et les agences de voyages, contraints de travailler avec elle, dénoncent les pertes qu’ils subissent à cause des pratiques « illégales » de cette plateforme.
Dans le secteur hôtelier marocain, c’est Booking.com qui fait la loi. Selon Amal Karioun, président de la Fédération marocaine des agences de voyages, la plateforme agit aujourd’hui au Maroc « en toute illégalité et fait subir beaucoup de pertes économiques aux acteurs locaux ».
Booking.com accusé de pratique « illégale » qui « étouffe les opérateurs » marocains
Sur tous les marchés où la plateforme est présente, les problèmes sont les mêmes. Du fait de la notoriété de la plateforme auprès des clients, les hôteliers sont forcés de travailler avec elle, car dans le cas contraire, ils auraient grand mal à attirer de la clientèle.
« Si figurer sur Booking.com ne garantit pas le succès, ne pas y figurer vous condamne », résume un conseiller municipal suisse à propos du diktat de la plateforme. Le site, conscient de ce pouvoir, exige aux hôteliers de lui réserver leurs tarifs les plus avantageux.
Les établissements qui font appel aux services de la plateforme ne sont pas autorisés à proposer d’autres remises aux clients qui réservent leurs chambres directement par le biais du site internet de l’hôtel. Ainsi, ils ne sont même pas maitres de leurs tarifs.
Au Maroc, c’est la même chose. Dans une déclaration rapportée par le site d’information Challenge, le président de la Fédération marocaine des agences de voyages parle d’une pratique « illégale » qui « étouffe les opérateurs nationaux ».
Au Maroc, le problème est aussi relié « à l’office d’échange, à l’administration des impôts… »
En plus des contraintes citées plus haut, Booking.com exige aussi que les opérateurs du secteur marocain paient leur commission en devises. Pour l’intervenant, à partir de là, le problème n’est pas seulement celui des hôteliers, mais il est aussi relié « à l’office d’échange, à l’administration des impôts… ».
Outre les hôtels, qui malgré toutes les contraintes continuent de travailler avec la plateforme, Booking pose aussi problème aux autres opérateurs tels que les agences de voyage. Le pire, c’est que les autorités n’ont pris aucune décision pour mettre fin au diktat de la plateforme de réservation.
Dans plusieurs pays, dont la France, la Turquie ou encore la Russie, Booking ne dispose pas d’une position dominante sur les marchés hôteliers, suite à des mesures prises à son encontre. Le Maroc n’a donc qu’à suivre l’exemple de ces pays.
SUR LE MÊME SUJET :
Visa Schengen : au Maroc, les intermédiaires sont pointés du doigt