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Maroc : sexualité (presque) décomplexée

Maroc : sexualité (presque) décomplexée

Trois Marocains sur quatre affirment que les relations hors mariages sont monnaie courante au Maroc. 60% d’entre eux connaîtraient personnellement des femmes et des hommes qui entreraient dans cette catégorie. Enfin, 50 % estiment que ces relations relèvent des « libertés individuelles de chacun ».

Ces chiffres émanent d’un sondage qui vient d’être réalisé par l’organisation « Menassat ». Ils démontrent qu’un mouvement à contre-courant du conservatisme prend le dessus au Maroc.

La loi est stricte. Au Maroc, les relations hors mariage, l’adultère, les rapports homosexuels et l’IVG sont interdits. Pourtant, la réalité est autre. Que ce soit en cachette ou de façon totalement assumée, la sexualité des Marocains au Maroc ne semble plus demander la permission et ce, malgré les risques.

Maroc : des couples régulièrement arrêtés

S’ils sont 50% à affirmer que disposer de son corps est une liberté individuelle, les faits sont plus complexes. Chaque année, des couples sont arrêtés pour relations hors mariages, des bébés sont retrouvés dans les rues, abandonnés après un avortement clandestin, des femmes sont rejetées par leur famille…

La journaliste marocaine Hajar Raissouni en sait beaucoup sur le sujet. Condamnée à un an de prison au Maroc pour avortement illégal et relation sexuelle hors mariage, elle a dû s’exiler au Soudan après sa libération. Aujourd’hui, elle ne cesse de faire entendre sa voix : « Si je suis venue ici, c’est parce que j’ai peur de la vengeance de l’État marocain après le harcèlement dont j’ai été la cible ».

Hajar Raissouni n’est pas un cas isolé. La loi ne concerne pas seulement les femmes, même si celles-ci sont dans les faits majoritairement pointées du doigt.

Maroc : « Notre corps n’appartient pas à l’Etat »

« La base pour être un citoyen, c’est de posséder son corps ». Avec cette phrase, c’est un appel du cœur que lance Leila Slimani, écrivaine franco-marocaine qui lutte pour le droit des femmes au Maroc.

Dans un entretien accordé à Brut, la lauréate du prix Goncourt 2016 qui a grandi au Maroc n’hésite pas à dénoncer « l’hypocrisie » de l’État marocain. C’est dans ses ouvrages « Parole d’honneur », « le jardin de l’ogre » et « sexe et mensonge », qu’elle libère la parole. Ces trois livres ont pour points communs la frustration sexuelle des Marocains et le désir de s’en libérer.

L’organisation Menassat note un progrès dans la façon de réfléchir des Marocains vis-à-vis de leur sexualité. Cependant, tant que la loi dictera comment penser le sujet, certains resteront condamnés.

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