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Mode avion : l’équipage peut-il détecter un smartphone allumé ?
La sécurité en avion est un sujet qui prend beaucoup de place. Et tant pour les membres d’équipage que pour les passagers, il est hors de question que des petits problèmes a priori insignifiants mettent en danger l’issue du vol. Voilà pourquoi il existe des agences spécialisées qui veillent à ce que toutes les règles de sécurité soient correctement appliquées.
Parmi les facteurs qui peuvent altérer le bon déroulement du décollage et de l’atterrissage de l’avion, nous citons les téléphones portables, plus particulièrement les téléphones en mode actif.
Ceux-ci peuvent représenter un danger, mais jusqu’où va ce risque ? Est-il possible de détecter des smartphones en mode actif dans la cabine ? Et quelles sanctions risque-t-on dans ce cas ? Le média spécialisé Conde Naste Traveler s’est penché sur la question. Voici ce qu’il en est.
Pourquoi le mode avion est-il obligatoire durant le vol ?
Jusqu’en 2012, les compagnies aériennes exigeaient que les passagers éteignent leurs téléphones à l’embarquement. En 2013, suite à une investigation effectuée auprès des pilotes, des constructeurs aéronautiques, des passagers et des experts des technologies mobiles, l’Administration fédérale d’aviation (FAA) a tranché pour une autre décision. Les passagers peuvent garder leurs téléphones allumés à condition qu’ils soient en mode avion durant le vol.
Pourquoi le mode avion est-il obligatoire ? Un porte-parole de l’équipe Flight Tech de la compagnie British Airways lèvre le voile. « L’industrie a reçu plusieurs rapports au fil des ans liant l’utilisation du téléphone portable à des dysfonctionnements du système, et bien que les systèmes se soient améliorés, les régulateurs de l’industrie préfèrent être prudents en raison de ce que cela implique en termes de sécurité », déclare le porte-parole pour Conde Naste Traveler.
Portable en avion : risque d’interférences ?
Les signaux émis par les portables peuvent interférer avec les systèmes de navigation et de guidage. Cela n’est toutefois pas une science exacte. C’est d’ailleurs ce qu’explique Bobby Laurie, ancien agent de bord et animateur de l’émission The Jet Set. « C’est rare, mais il arrive qu’il y ait des interférences avec certains types de téléphones portables ou une combinaison de plusieurs téléphones encore allumés », dit-il.
Aux moments critiques du décollage et de l’atterrissage, les pilotes entendent dans leurs casques un bruit de cliquetis, et cela peut les déranger et gêner leurs manœuvres pour faire décoller ou poser l’avion. Un autre expert répond à la question. Chef pilote adjoint chez Finnair, Matti Keskinarkaus déclare : « En pratique, il n’y a pas d’effet sur l’avion, mais sans certification de sécurité, l’utilisation de la bande 3G/4G ne peut être autorisée ».
La compagnie aérienne peut-elle savoir si un téléphone n’est pas en mode avion ?
À cette question, les experts ont répondu que cela était « en quelque sorte » possible. Laurie, l’ancien agent de bord, explique : « Les agents de bord et les pilotes n’ont pas un indicateur qui montre que le téléphone du siège 13A est allumée. Mais s’il y a suffisamment de gens pour que leur téléphone soit encore allumé et qu’ils rencontrent des interférences, alors oui ».
L’ex-steward ajoute avoir été sur plusieurs vols où le pilote finit par demander au personnel de cabine de « rappeler aux passagers qu’ils doivent respecter la règle ».
Que risque-t-on si la règle est enfreinte ?
Les passagers qui ne prennent pas au sérieux cette règle peuvent le payer assez cher. Pour exemple, l’équipe de la compagnie British Airways déclare : « Nous prenons ce problème très au sérieux, et toute utilisation inappropriée d’un appareil mobile sera signalée aux autorités compétente ».
Quant à Bobby Laurie, il explique sans détours : « Techniquement, vous désobéissez aux instructions d’un membre de l’équipage, ce qui constitue une infraction fédérale ». Quant aux passagers qui enfreignent la règle sur les avions équipés de voyants “téléphone portable interdit”, ils « désobéissent aux instructions d’un membre de l’équipage, aux panneaux lumineux et aux affichettes. Ils peuvent donc être accusés de deux infractions ».
Bien entendu, cela concerne les passagers qui utilisent délibérément et sciemment leurs téléphones en dépit des interdictions. Force est de constater que souvent, il s’agit de passagers qui ont juste oublié de mettre leurs portables en mode avion, ou qui ont voulu profiter des derniers instants avant le décollage pour envoyer un message ou un mail.
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