Pass vaccinal et voyage : l’Algérie durcit les contrôles

Par Romolo Tavani / Adobe Stok

INFO VISA-ALGERIE.COM. La mesure est appliquée depuis quelques jours. Sans communication officielle ni annonce. Seul le bouche à oreille a fonctionné créant une inquiétude et une cacophonie chez les voyageurs qui doivent prendre l’avion pour l’étranger dans les jours qui suivent.

Le document estampillé du QR code ne suffit pas. Plusieurs voyageurs auraient été refoulés au niveau de la PAF à l’aéroport d’Alger à cause de la non validation de leur certificat de vaccination. Les autorités ont décidé de mettre le holà à la circulation des faux certificats de vaccination en instaurant ce filet.

Algérie : double validation pour le certificat de vaccination

Quel que soit le vaccin injecté, il faut désormais faire valider le certificat de vaccination contre la covid-19 auprès de deux organismes : la direction de la santé et de la population et le ministère des affaires étrangères, a appris visa-algerie.com de sources sûres.

Le hic c’est que cette information n’a pas été diffusée.  Il faut se rendre à la Direction de la Santé et de la population de la wilaya d’Alger (Chemin Bobillot), puis au ministère des Affaires étrangères (Kouba) pour faire valider le fameux sésame si on veut voyager en toute tranquillité. Un véritable parcours du combattant qui hérisse les citoyens. Au niveau du ministère des Affaires étrangères, la validation du certificat de vaccination se fait au service d’état civil.

Pour de nombreux citoyens c’est la course contre la montre. Au niveau de la Direction de la santé de la DCP (Chemin Bobillot) qui n’ouvre ses portes au public que le lundi et jeudi, il y avait foule ce lundi matin.

Une procédure laborieuse

Nihad, 32 ans, se précipite au niveau du comptoir ou le préposé au guichet vérifie les certificats de vaccination avant de distribuer des tickets numérotés. « J’ai un vol après- demain pour la Turquie et je viens juste d’apprendre que je ne pourrais pas embarquer si je ne valide pas mon certificat vaccinal » s’inquiète-t-elle.

Une information qui a pris tout le monde de court comme Hamid (56 ans) a son billet pour la France, daté du 30 novembre. « C’est un véritable parcours du combattant qu’on nous impose » s’insurge t-il.

« J’ai dû m’absenter de mon travail pour venir ici et ce n’est pas terminé puisqu’il faut légaliser ce document au Ministère des affaires étrangères. S’il y a des malversations, les autorités n’ont qu’à renforcer le contrôle à leur niveau. Pourquoi infliger ce marathon aux pauvres citoyens que nous sommes ? », s’interroge-t-il.

Au comptoir, les gens se bousculent pour arracher un jeton. L’agent de sécurité examine attentivement les documents.  Plusieurs personnes sont renvoyées.

Un timbre de 20 dinars algériens

« Il faut repartir chez le médecin qui vous a vacciné et demander qu’il appose sa signature ainsi que la griffe du centre de santé où il exerce, puis revenir », lance-t-il à une jeune femme qui a fait le déplacement depuis Cheraga. « Quelle perte de temps et d’énergie » peste-t-elle en tournant les talons.

L’agent de sécurité appelle les numéros selon l’ordre d’arrivée des gens. Il faut monter au premier étage où le chef de service appose sa signature sur le certificat de vaccination. Dans le bureau d’ordre situé au même étage, un autre employé appose le cachet de la DSP.

Il faut ensuite se rendre au ministère des Affaires étrangères, muni d’un timbre fiscal d’un montant de 20 DA. « Allez-y aux aurores, il y a un monde fou » nous conseille le chef de service.

A cause de toutes ces démarches, certaines personnes n’ont pas pu voyager faute d’avoir pu valider leur certificat vaccinal anti-covid à temps. Tous se disent harassés de devoir subir ces interminables queues et ces déplacements dont personne ne comprend l’utilité.