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Pourquoi 252 sans-papiers algériens veulent quitter la France

Pourquoi 252 sans-papiers algériens veulent quitter la France

C’est un voyage inverse qui est rarement demandé. Des Algériens, immigrés clandestins en France, sont prêts à tout tenter pour retourner en Algérie. En face, leur pays d’origine leur refuse ce retour en raison du covid-19 et du manque de vols vers l’Algérie.

Depuis plusieurs mois, les jeunes Algériens de plus en plus en nombreux à tenter l’immigration illégale pour fuir l’Algérie par manque d’opportunités de vie. Cette fois, ils sont 252 Algériens, âgés en moyenne de 36 ans, à réclamer un retour dans le pays qu’ils avaient fui dans le passé. L’information a été rapportée, mardi 13 juillet, par l’agence AFP et plusieurs médias français.

Ces anciens harragas en attente d’un retour en Algérie ont tenté la procédure de “retour volontaire” qu’offre la France pour les étrangers qui séjournent clandestinement sur son territoire. À travers ce mécanisme, les personnes qui le sollicitent reçoivent une aide financière – de 650 euros pour les citoyens algériens – ainsi qu’un billet d’avion en aller simple vers leur pays d’origine.

En contrepartie, les Algériens qui ont sollicité le retour volontaire s’engagent à ne plus jamais revenir en France. La démarche est forte, d’autant plus qu’ils s’exposent à d’éventuels poursuites judiciaires une fois rentrés en Algérie.

Toutefois, ces ressortissants algériens se sont montrés insistants auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, chargé d’organiser leur départ. Pourquoi une telle insistance pour repartir en Algérie ?

Sans-papiers algériens en France : la vie dans une impasse

La vie clandestine en France, déjà très difficile depuis longtemps, s’est fortement compliquée avec l’arrivée du covid-19. La France qui a été l’un des pays les plus impactés par la pandémie a mis en place des restrictions fortes pour empêcher la transmission du virus.

Les Français ont dû faire face à trois confinements stricts avec l’impossibilité de sortir et un couvre-feu qui s’est définitivement achevé fin juin. Il fallait donc imaginer une vie enfermée dans des appartements de fortune partagés entre plusieurs immigrés aux moyens financiers quasi inexistants.

Les commerces et lieux de restauration, qui emploient de nombreux sans-papiers, ont dû fermer leurs portes à de nombreuses reprises. L’emploi en a clairement pâti, de même pour le travail au noir qui sauvait les populations vivant illégalement en France. Impossible en France de poursuivre les petits travaux de dépannage dans le milieu de la restauration ou dans la vente.

Dans les mois à venir, la situation ne sera guère plus facile pour eux en France. Même si le pays a repris un rythme de vie normal, le covid-19 menace toujours et son lot de restrictions avec. Lundi le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’un pass sanitaire contenant une preuve de vaccination ou un test PCR négatif de moins de 72h serait exigé pour fréquenter des espaces rassemblant de nombreuses personnes tels que les centres commerciaux, les cinémas et même les lieux de restauration. Encore un autre moyen d’être exclu de la vie sociale française, puisqu’en tant qu’immigrés clandestins, ils n’ont pas accès aux soins en France.

Par ailleurs, contrairement à d’autres pays européens (Portugal, Italie, Espagne…), la France refuse de régulariser massivement ses immigrés sans-papiers.

Le retour en Algérie s’est avéré être le plus sécurisant pour ces Algériens qui pourront retrouver leur famille et une situation légale sans avoir à vivre caché.

En Algérie, le nombre de harragas ne cesse d’augmenter

La demande de ces Algériens en situation irrégulière en France reste exceptionnelle et n’annonce pas la fin de la migration clandestine, bien au contraire. Le flux migratoire algérien a fortement repris mais essentiellement vers l’Espagne qui voit les rangs d’Algériens migrant illégalement grossir depuis le début de l’année.

Depuis le début du mois de mai, l’Espagne ne cesse d’annoncer l’arrivée de nombreux Algériens par la mer. Lors des six premiers mois de l’année, environ 300 embarcations ont pris la mer en direction de l’Espagne, soit environ 3000 personnes qui auraient tenté de rejoindre les côtes espagnoles.

Les premières semaines du mois de juillet ont vu débarquer 1100 Algériens en Espagne, principalement dans la région d’Almeria, Cartagena, Alicante mais aussi aux Îles Baléares. Parmi ces clandestins se trouvaient des personnes de tous les âges et sexe : jeunes hommes, femmes et enfants. Une immigration encore plus variée et plus désespérée.

Les malheurs liés à cette immigration se poursuivent également l’Espagne a recensé des accidents de mer d’embarcations ayant chaviré dans la mer. Début juillet une embarcation au départ de Cherchell a disparu en mer, elle contenait 11 personnes.

La pandémie avait initialement ralenti les départs en mer des Algériens mais après une année de fermeture totale des frontières algériennes, l’immigration clandestine a fortement repris. Les Algériens tentent par tous les moyens de quitter l’Algérie qui s’est totalement refermée sur elle-même, n’autorisant la sortie et la venue que d’une poignée de citoyens algériens.

Le retour en Algérie semble également impossible, puisque les autorités algériennes ont catégoriquement refusé de recevoir ses citoyens ayant un statut illégal en France. Aucune place sur les quelques vols mis en place pour rapatrier les Algériens ne leur a été attribuée.

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