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Pourquoi la réouverture des frontières ne changera pas grand chose pour les Algériens
Quand l’Algérie rouvrira-t-elle ses frontières ? Depuis plusieurs semaines, la question est sur toutes les lèvres. Cela fait bientôt six mois que les frontières algériennes sont fermées. Depuis le 17 mars dernier, les vols et les liaisons maritimes sont suspendus. Seules les opérations de rapatriement sont autorisées.
Actuellement, trois compagnies étrangères opèrent des vols au départ des aéroports algériens : deux sont françaises (Air France et ASL Airlines), la troisième, Lufthansa, est allemande. Vers la France, les vols sont quotidiens.
Dans l’autre sens, les vols de rapatriement sont assurés exclusivement par Air Algérie. Plus de 30.000 Algériens ont été rapatriés depuis mars dernier. Depuis août dernier, Air Algérie propose également des vols au départ d’Alger vers des destinations à l’étranger.
Des vols qui entrent toujours dans le cadre des opérations de rapatriement. Pour Air Algérie, il s’agit de ne pas faire voler ses avions vides au départ d’Algérie. Les prochains vols sont prévus entre Alger et Orly.
Qui peut voyager ?
Au départ d’Algérie, les titulaires de visas touristiques, même en cours de validité, ne sont toujours pas autorisés à voyager. Les vols sont accessibles aux citoyens européens et à leurs conjoints, aux étrangers (donc aux Algériens aussi) résidents en France, aux titulaires de visas D (étudiants, regroupement familial…) ainsi que certaines autres catégories (la liste complète mise à jour ici).
Pour les vols de rapatriements vers l’Algérie : ils concernent les citoyens algériens bloqués à l’étranger. Ce sont notamment des touristes, des personnes parties pour des soins, des étudiants en fin de formation, des stagiaires, etc. Les Algériens résidents à l’étranger et les binationaux ne sont pas concernés, même si des dérogations sont accordées à ceux qui résident en Algérie.
Ce qui va changer en cas de réouverture des frontières
Avec les pays européens, aucun changement notable ne sera effectif dans l’immédiat. L’Algérie ne figure plus sur la liste des pays « sûrs ». Elle est maintenue dans la liste rouge malgré une nette amélioration du nombre de cas.
Les consulats européens sont en majorité fermés et ceux qui ont ouvert leurs portes (France, Italie…) ne délivrent que des visas d’installation. Aucun visa Schengen ne sera délivré avant un accord global européen pour la réouverture des frontières.
Sauf changement de classification de l’Algérie, les touristes algériens ne pourront pas voyager. Mais il faudrait que l’Algérie autorise ce type de voyages.
Or, au regard de l’évolution de la situation sanitaire en Europe, notamment en France (un record des contaminations enregistré hier vendredi), il est peu probable que les autorités algériennes autorisent des voyages sans restrictions. On restera alors sur le même schéma actuel, avec des catégories restreintes de voyageurs.
Dans le sens Europe-Algérie, les binationaux et les étrangers résidents ou travaillant en Algérie pourraient être autorisés à voyager. On serait alors dans le même schéma que des pays comme le Maroc. C’est d’ailleurs la principale revendication du député de l’émigration Noureddine Belmedah : ouvrir les frontières mais de manière restreinte pour les binationaux, les résidents algériens à l’étranger…
Avec les autres pays, la réouverture des frontières se fera au cas par cas. La Tunisie, par exemple, n’a toujours pas placé l’Algérie dans sa liste verte. Le pays fait désormais face à une hausse des contaminations. Il est peu probable que la frontière terrestre rouvre rapidement. Les flux sont importants et il est difficile de les contrôler.
La Turquie, le Maroc et les pays du Golfe, autres destinations importantes pour les Algériens, ne figurent pas sur la liste « verte » européenne. La situation sanitaire dans ces pays n’incite pas à une reprise des liaisons aériennes. Au mieux, des vols restreints pour certaines catégories (résidents, soins, etc.) pourraient être autorisés.