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Première low cost algérienne : le projet est-il viable ?

Première low cost algérienne : le projet est-il viable ?

Par babaroga / Adobe Stock

L’information fait grand bruit et suscite de nombreux commentaires. Un projet de création de la première compagnie aérienne low cost algérienne aurait été déposé le 18 août dernier auprès de la Direction générale de l’aviation civile et de la météorologie, dépendant du ministère de la Santé.

Selon Le Soir d’Algérie, qui a rapporté l’information dans son édition de ce samedi 21 août, Flywestaf veut se spécialiser dans le transport des voyageurs et le fret. Aucune autre information n’a été dévoilée concernant ce projet.

Par ailleurs, l’ex-député de l’émigration Samir Chaabna annonce, sur sa page Facebook, l’ouverture du secteur du transport aérien à l’investissement privé, invitant les Algériens d’Algérie et de l’étranger à le contacter pour plus de précisions.

Pour l’instant, ni le gouvernement ni les initiateurs de projets de compagnies n’ont fait de commentaires. Pour leur part, des spécialistes de l’aérien n’excluent pas de simples effets d’annonce. Ils se montrent prudents pour plusieurs raisons.

1- Les contextes national et international actuels ne sont pas favorables au lancement d’un investissement dans le secteur du transport aérien des voyageurs. La majorité des compagnies aériennes internationales sont en grandes difficultés financières. Un peu partout dans le monde, les États ont été obligés de voler au secours des compagnies aériennes.

En 2020, très peu de projets ont vu le jour dans l’aérien à travers le monde. Quand c’est le cas, ces projets ont été lancés dans des pays où le trafic aérien a connu un début de reprise. Ce qui n’est pas le cas de l’Algérie.

2- Absence totale de visibilité. Depuis mars 2020, les frontières algériennes sont fermées. Une ouverture partielle a été décidée le 1er juin dernier et un renforcement des vols Air Algérie est annoncé pour les prochains jours.

Mais les frontières maritimes et terrestres restent fermées et la poursuite ou non des vols dépendra de l’évolution de la situation sanitaire dans les prochains mois.

Dans ce contexte, il est difficile de se projeter dans l’avenir. Personne ne peut prédire ce que sera l’année 2022 ou 2023 pour le secteur aérien. Lancer un projet de compagnie aérienne suppose l’élaboration d’un « business plan ». Or dans le contexte actuel, il est simplement impossible de le faire de manière sérieuse.

3- La structure du marché algérien. En Algérie, les vols domestiques sont subventionnés par l’État. Les prix des billets sont très bas. Les subventions sont versées directement à Air Algérie et Tassili Airlines. Mais elles arrivent souvent avec plusieurs mois de retard. Ce qui implique la mobilisation d’une importante trésorerie.

Quant aux vols internationaux, seules certaines lignes sont réellement rentables. L’État va-t-il obliger Air Algérie à les partager avec une compagnie aérienne privée ? Car rien ne dit que de nouveaux créneaux vont se libérer avec les pays les plus convoités, comme la France et l’Espagne.

4- Absence de tourisme. Dernier argument : l’Algérie n’est pas une destination touristique. Seuls les Algériens et des hommes d’affaires ou des expatriés viennent en Algérie. Ce qui limite fortement le développement de nouvelles destinations à l’international.

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