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Réouverture des frontières algériennes : deux inconnues demeurent

Le drapeau de l'Algérie. (Image par : Maxim Grebeshkov / Adobe Stock)

L’Algérie a entamé, samedi 30 janvier, sa campagne vaccinale. Le pays a reçu un total de 100.000 vaccins : 50.000 Spoutnik V, arrivés vendredi, et 50.000 AstraZeneca, reçus lundi.

A raison de deux injections par patient, ces 100.000 vaccins devraient permettre de vacciner au maximum 50.000 personnes, si l’opération est réalisée sans aucun incident logistique. Les vaccins sont réservés en priorité au personnel médical, aux personnes âgées et aux malades graves.

Le gouvernement a promis d’autres livraisons dans les jours à venir. Pour l’heure, on n’a aucune date concernant l’arrivée de nouvelles doses. Mais au regard des tensions mondiales actuelles sur les vaccins, il ne faut pas s’attendre à des miracles.

20 millions d’Algériens vaccinés cette année ?

Le gouvernement ne fournit pas de prévisions chiffrées concernant l’opération. Dans un entretien accordé, mercredi 3 février, à visa-algerie.com, Dr Bekkat Berkani, voix très écoutée du Comité scientifique, a avancé prudemment le chiffre de 20 millions de vaccinés d’ici la fin de l’année. « Si on atteint le nombre de 20 millions de personnes vaccinées, d’ici la fin de l’année, ce serait bien », a-t-il dit.

Il y a quelques semaines, les autorités sanitaires algériennes avaient laissé entendre que la réouverture des frontières allait intervenir après le début de la vaccination. Mais le discours a évolué après le démarrage des opérations de vaccination ailleurs dans le monde.

« Il faut savoir que la réouverture des frontières ne dépend pas uniquement de l’Algérie (…). Il faut d’abord que la situation s’améliore en Europe et surtout en France où réside la plus grande communauté algérienne. Il faudrait aussi atteindre l’objectif qu’on s’est fixé pour parvenir à une certaine immunité collective qui nous permettrait d’ouvrir nos frontières », résume Dr Bekkat Berkani.

Deux principales inconnues

Malgré le démarrage des campagnes de vaccination, au moins deux inconnues demeurent :

  1. Des doutes sur la transmission de la maladie par les personnes vaccinées. C’est la grande inconnue qui rend les scientifiques et les responsables politiques prudents concernant l’allégement des dispositifs sanitaires mis en place.

« Il n’est pas prouvé scientifiquement qu’une personne vaccinée ne puisse pas transmettre le virus aux autres. Il faut attendre ce que vont donner les études à l’avenir sur ce point précis », explique Dr Bekkat Berkani.

« Une personne vaccinée est immunisée contre la maladie quand elle est atteinte, mais elle peut quand même la transmettre ce qui pose un autre problème en plus de la situation actuelle », ajoute-t-il.

Pour l’heure, l’Islande est le seul pays au monde à proposer ce “passeport vaccinal” à sa population. Mais les autorités médicales le reconnaissent : « Nous ne savons pas encore si ceux qui sont infectés après la vaccination sont moins susceptibles de transmettre la maladie à d’autres ou non ».

Un signe encourageant, toutefois : selon une étude publiée, mercredi 3 février, le vaccin AstraZeneca, en plus de protéger, réduirait la transmission du virus. Il permettrait de ralentir la propagation du Covid-19 de 67 % dès l’administration de la première dose, selon l’étude.

  1. Des doutes sur l’immunité collective

Actuellement, les vaccins ont montré leur efficacité pour protéger contre le covid-19. Mais, dans les pays qui sont en avance dans la campagne de vaccination, rien ne permet de tirer des conclusions sur l’immunité collective.