Repas en avion : faut-il les supprimer ?

(Image par : ЮРИЙ ПОЗДНИКОВ / Adobe Stock)

Si beaucoup de passagers n’aiment pas la nourriture servie en avion et s’en plaignent, d’autres aiment bien recevoir leur plateau repas. Ce repas principal n’est pas le seul servi en cabine. En fonction de la durée et des horaires du vol, les passagers reçoivent également des boissons et des petits snacks.

Cependant, la fin de chaque service est marquée par des plateaux qui reviennent à moitié entamés. Ces derniers finissent fatalement par être jetés, et cela a un gros impact sur l’environnement.

Le média Escape s’est intéressé à l’ampleur de ce gaspillage qui passe inaperçu, et c’est une spécialiste en voyages qui en parle.

Ne pas manger pour ne pas gaspiller ?

C’est en se posant cette question principale que la spécialiste en voyages, Sabine Leroy, entame son analyse. « Un rapide sondage auprès de mes amis sur Instagram montre que les repas sont généralement appréciés pendant les vols », déclare-t-elle. Elle précise que deux tiers des questionnés apprécient la nourriture en avion, tandis qu’un tiers ne l’aime pas. Et ceux qui disent l’apprécier « l’aiment simplement car c’est une activité pour passer le temps ».

Néanmoins, cette « activité » pour passer le temps en avion coûte cher et a des répercussions sur l’environnement. Selon les derniers chiffres de l’IATA (Association internationale du transport aérien), les vols commerciaux produisent près de 6 millions de tonnes de déchets par an. Dans ces déchets sont compris la nourriture, les gobelets et tous les emballages.

Toujours selon l’IATA, les aliments et boissons non consommés représentent 20 % de ces déchets dont la valeur est estimée à 6 millions de dollars. Sur la balance, la différence est sans appel : cela est sacrément cher pour un plateau repas qu’on finit rarement. Et même si le repas est censé être compris dans le prix du billet, il y a lieu à se poser de graves questions. « Si vous n’êtes généralement pas satisfait de ce qui vous est servi, pourriez-vous apporter votre propre repas ? », demande Leroy.

Que fait-on des repas non consommés ?

Le sort des repas en trop ou non terminés dépend de la législation de chaque pays concernant le traitement des déchets. « Les repas complets servis sur les vols long-courriers finissent généralement à la décharge. En effet, les aliments ne répondent plus aux exigences de température et deviennent inconsommables », explique la spécialiste. Quant aux aliments secs ou industriels, tels que les snacks et les boissons en canettes ou en bouteilles, ils sont redistribués sur d’autres vols.

Certaines compagnies aériennes prennent ce problème au sérieux et autorisent leurs passagers à « sauter leur repas ». Cet acte de développement durable permet de réduire la quantité de déchets alimentaires en plus de « réduire les frais de carburant et de repas ».

Par exemple, sur la compagnie aérienne japonaise JAL, les passagers ont droit à l’option « JAL Ethical Choice MealSkip Option ». Depuis 2020, les voyageurs ont juste à se rendre sur le site de la compagnie et indiquer qu’ils ne souhaitent pas avoir de repas. L’annulation doit être faite 25 heures avant l’heure du vol. Sabine Leroy détaille : « L’option de saut de repas couvre le premier repas principal, ainsi que d’autres boissons et collations disponibles sur demande ».

Les recettes économisées sur ces repas sont versées à des projets de repas scolaires pour les enfants des pays défavorisés, tel que le veut le programme Table For Two de la compagnie JAL.

La compagnie Delta Air Lines rejoint cette démarche avec son option « Skip First Meal Service ». Les passagers de la classe Affaires peuvent renoncer à leurs repas en avion et apporter leurs propres collations. D’après les déclarations d’un représentant de Delta pour CNN, 1 000 à 1 500 repas sont refusés chaque mois depuis l’ajout de cette option. Un bon début qui « ne représente que 3 % de l’ensemble des passagers ».

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