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Restriction des visas : les Algériens de France pénalisés
L’annonce avait jeté un froid. Fin septembre dernier, les autorités françaises décidaient la restriction drastique des visas concernant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Motif invoqué : un manque de coopération de la part de ces pays du Maghreb pour favoriser l’expulsion de leurs ressortissants clandestins du territoire français.
En Algérie, cette décision a occasionné incompréhension et protestations car elle va à l’encontre des accords de 1968 qui encadrent la question de l’immigration entre les deux pays à l’histoire compliquée.
Invité à réagir sur cette houleuse question des visas, le ministre de l’intérieur français Gérald Darmanin s’est exprimé ce matin du 10 novembre au micro de la radio Europe 1. Et ses déclarations ne font qu’enfoncer le clou pour le sort de la diaspora algérienne et des binationaux.
Des mesures durcies qui impactent directement les familles algériennes
À grand renfort de chiffres, le politique affirme que la moitié des visas sont refusés pour les ressortissants algériens depuis début octobre. Et l’autre moitié de visas acceptés concerne désormais uniquement « des personnes qui ont un lien économique, des chefs d’entreprise, des investisseurs, des cadres qui viennent sur le territoire ».
En d’autres termes, le motif familial a disparu de la liste. Visiter ses proches vivant en France lorsqu’on vient d’Algérie va devenir mission impossible pour des dizaines de milliers de personnes. La période choisie pour réduire les visas ne facilite pas les choses. Actuellement, les vols vers l’Algérie sont rares et trop chers.
À l’impasse des visas s’ajoute une autre difficulté. Contrairement à une dizaine de pays de l’espace Schengen dont l’Espagne et au Royaume Uni, le vaccin chinois Sinovac, principal vaccin utilisé en Algérie, n’est pas reconnu par la France.
Les Algériens vaccinés avec Sinovac devront recevoir une troisième dose d’un vaccin à ARN Messager (Pfizer ou Moderna) au moins sept jours avant le voyage en France. Or, ces deux vaccins ne sont pas disponibles en Algérie. Un problème supplémentaire qui risque de complexifier davantage les voyages vers l’hexagone.