Siège avion : l’étonnant coup de gueule d’une hôtesse de l’air

Tasse de café à bord d’un avion. Par : milkovasa | Adobe stock

Le sujet de la répartition des sièges en avion fait encore couler de l’encre. Cette fois, c’est une hôtesse de l’air qui livre le fond de sa pensée au sujet d’une catégorie spécifique de passagers : les parents.

L’agente qui se fait appeler Meryl Love a officié dans une compagnie aérienne internationale.

Dans une contribution pour le très sérieux média The Guardian, elle déclare : « J’en ai assez des parents insistants qui demandent un traitement de faveur ». Et il semblerait que ce point de vue soit commun à d’autres membres d’équipages de différentes compagnies aériennes.

Dès l’embarquement, les parents assaillent les voyageurs solitaires

Durant son entrevue, l’hôtesse de l’air tient à signaler un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur : les parents qui demandent aux voyageurs solitaires de céder leur place simplement parce qu’ils sont accompagnés d’enfants. Pour elle, cela ne peut plus durer.

Après 10 années de travail dans une compagnie aérienne internationale, Meryl Love explique avoir développé un sixième sens pour savoir quand un passager est sur le point de lui demander quelque chose.

« Lors d’un vol le mois dernier, deux parents se tiennent dans l’allée avant le décollage, chargés de matériel de bébé, soufflant et haletant. Je les vois faire un geste en direction d’une femme assise dans un siège côté couloir, voyageant seule », se rappelle-t-elle.

Elle raconte que l’homme l’interpelle d’un air exaspéré. Il lui explique que son siège n’est pas sur la même rangée que ceux de sa compagne et leurs deux jeunes enfants. « Il veut que je demande à la femme de se déplacer pour que la famille puisse s’asseoir ensemble », ajoute-t-elle.

Pour l’hôtesse de l’air, ce genre de passagers est surnommé « les Marie et Joseph » par les membres d’équipage. « Ce sont des parents qui agissent comme s’ils étaient les premiers à avoir des enfants sur la planète », dit-elle. Meryl ne manque pas de décrire ce genre de parents :

« On les aperçoit souvent en train de flâner dans l’office ou de porter beaucoup trop de bagages. Ils demandent au personnel de réchauffer leurs biberons et leur nourriture et se plaignent de la température ».

Pour l’anecdote, l’agente de bord raconte que sur un récent vol vers Los Angeles, un parent lui a demandé de se taire car son bébé était sensible au bruit !

Avion : faut-il céder sa place aux familles ?

Cette question revient souvent et préoccupe tant les voyageurs solitaires que les membres du personnel navigant. Eh oui, les voyageurs solitaires reçoivent des demandes incessantes de changement de sièges, tandis que les agents de bord reçoivent des plaintes et sont même parfois priés de demander aux passagers s’ils veulent céder leur place.

« Cela ne fait pas partie de notre travail en tant que membres de l’équipage », déclare Meryl. Elle ajoute que l’équipage n’a pas le pouvoir de déplacer les gens de leur siège, sauf pour une raison de sécurité. Pour exemple, elle cite : « Si je crains qu’une personne assise dans une rangée de sortie de secours ne soit pas en mesure d’actionner la porte, je peux lui demander de changer de place ».

Hormis cela, elle affirme que nul n’a le pouvoir de déplacer un passager qui a payé sa place, ou qui a payé un supplément pour plus de confort. « Pourquoi devrait-on renoncer à son confort pour les enfants de quelqu’un d’autre ? », s’étonne-t-elle. Elle poursuit : « J’en ai assez que les passagers solitaires se voient obligés d’accommoder d’autres voyageurs simplement parce qu’ils ont des enfants à bord ».

Quelle solution pour les familles ?

Pour que ces problèmes ne soient plus, l’agente de bord conseille aux familles de réserver leurs sièges à l’avance pour être sûrs de ne pas se voir séparés à l’embarquement. De plus, ils ne doivent pas s’attendre à ce que des tiers leur cèdent leur place.

Quant aux compagnies aériennes, nombre d’entre elles parle de faciliter les réservations pour les adultes voyageant avec des enfants. Cela dit, aucun dispositif n’a encore été mis en place. Affaire à suivre.