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Tariq Ibn Ziyad, nouveau sujet de discorde entre Algériens et Marocains

Tariq Ibn Ziyad, nouveau sujet de discorde entre Algériens et Marocains

Un bateau Algérie Ferries. Image par : ERIC - stock.adobe.com

Décidément, Algériens et Marocains se sont entendus pour faire de tout ce qui leur est commun, censé donc les rapprocher, un motif de litige et de division.

L’origine du caftan, du couscous, du rai, le choix des joueurs de football binationaux ont été autant de sujets qui ont donné lieu à d’interminables polémiques sur les réseaux sociaux, impliquant parfois mêmes des hommes politiques ou de culture.

Cette fois, c’est une figure historique qui est revendiquée de part et d’autre : Tariq Ibn Ziyad, l’homme qui a commandé les armées musulmanes qui ont traversé au début du 8e siècle le détroit qui porte aujourd’hui son nom (Gibraltar, Djebel Tariq en arabe) pour conquérir l’Andalousie.

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Pour les Algériens, la question ne s’est jamais posée : Tariq est Algérien. Une ville dans la wilaya de Aïn Defla porte son nom, un navire de la compagnie maritime nationale aussi, ainsi que d’autres édifices et lieux publics.

Une série télé sur Tariq Ibn Ziyad

Mais voilà qu’on leur dispute le héros historique, quelques semaines seulement après une polémique similaire avec les Égyptiens et les Libyens qui ont revendiqué un autre personnage historique, Sheshonq, ou Shashnaq, le roi berbère qui a conquis l’Égypte ancienne en 950 avant l’ère chrétienne et y a fondé une dynastie de Pharaons.

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Les Algériens considèrent que la datation du calendrier berbère a commencé à partir de cette date. C’est l’inauguration d’une statue en janvier dernier dans la ville de Tizi-Ouzou à l’occasion de Yennayer qui a déclenché une vive polémique quant à la véritable origine de Shashnaq.

Pour Tariq Ibn Ziyad, c’est un feuilleton télévisé encore en tournage, Fath Al Andalous (la conquête de l’Andalousie) qui a relancé le débat sur sa véritable patrie. Le feuilleton est produit par le groupe saoudien MBC et devrait être diffusé au prochain mois de ramadan.

Si les Algériens ont beaucoup d’arguments, les Marocains aussi en sortent les leurs et la polémique ne s’estompe pas. D’autant plus que les sources historiques manquent de précision sur ce point, Tariq étant présenté seulement comme un général berbère ou maghrébin.

Un personnage que les Maghrébins doivent plutôt défendre ensemble

Aucune ville ou région d’Algérie, ni du Maroc, n’est citée clairement comme étant sa patrie. Ibn Khaldoun a rapporté que Tariq appartient à la tribu berbère des Zetana (Zénètes), mais c’est loin d’être une précision qui va départager ceux qui se le disputent aujourd’hui : la tribu des Zénètes était présente de l’ouest l’Égypte jusqu’aux rives de l’Atlantique.

Mais ce n’est pas la seule zone d’ombre dans la biographie du général musulman. Même son origine berbère n’est pas unanimement admise et certains historiens anciens lui attribuent une origine arabe, voulant pour preuve l’étymologie de son nom et sa maîtrise de la langue arabe comme le montre sa célèbre oraison prononcée après avoir brûlé ses vaisseaux.

D’autres sources, notamment espagnoles, renvoient arabes et berbères dos à dos et affirme que Tariq est Persan. Mais globalement, les sources anciennes et contemporaines s’accordent sur le fait que Tariq est berbère, donc maghrébin.

La controverse a concerné aussi son rôle dans la conquête des côtes ibériques, certaines sources, peu nombreuses certes, attribuant le mérite de la victoire musulmane à Musa Ibn Nusayr. Dans la biographie de Tariq, une autre immense zone d’ombre persiste, à savoir son sort après l’a conquête de l’Espagne. On le dit mort dans l’indigence dans la ville de Damas, capitale de l’empire omeyyade.

Autant de controverses qui auraient dû amener Marocains et Algériens à faire cause commune pour réclamer d’abord la berbérité de cet illustre aïeul puis rétablir les choses à leur endroit concernant son rôle historique.

Les Maghrébins (Algérie, Mauritanie, Tunisie et Maroc) ont bien donné au couscous le statut du patrimoine immatériel de l’humanité quand ils ont porté ensemble la candidature en décembre dernier, après justement de long mois de tiraillement sur l’origine du plat entre Algérien et Marocain.

Incompréhensiblement, c’est à une autre guéguerre qu’on assiste trois mois après.

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