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Dénonçant l’attitude de l’extrême droite française envers les Algériens de France, le sénateur communiste Ian Brossat a dévoilé le nombre de ressortissants algériens qui vivent dans la capitale française, Paris.

L’adoption jeudi dernier par l’Assemblée nationale française d’une résolution du Rassemblement national (RN) portant sur la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968 suscite de vives réactions sur la scène politique française.

« Des Parisiens et des Français à part entière »

Dans sa réaction sur un plateau télé vendredi, le sénateur Ian Brossat a catégoriquement rejeté la stigmatisation des Algériens. « Je n’accepterai jamais que les Parisiens nés en Algérie soient considérés comme des demi-Français ou des demi-Parisiens », déclare-t-il.

Pour lui, ces Algériens « sont des Parisiens et des Français à part entière ». Ils « doivent être respectés comme les autres ».

Le sénateur ajoute que ces dernières années, la droite, ex-républicaine, « sert de paillasson au Rassemblement national », ce qui a été confirmé jeudi lors de l’adoption à l’Assemblée de la résolution portant sur la dénonciation de l’accord de 1968.

La mesure proposée par le RN, adoptée de justesse par 185 voix contre 184, a en effet été soutenue par une partie des députés de la Droite républicaine et du groupe Horizons. Autrement, elle n’aurait aucune chance d’être adoptée.

Sur le fond, poursuit le sénateur, « on est en train de faire des Franco-Algériens et des Français d’origine algérienne les boucs émissaires de toutes les difficultés rencontrées par la société française ».

Un quart des Parisiens sont nés à l’étranger, dont « 65.000 en Algérie »

Ce qui le choque et le heurte profondément, selon ses dires, d’autant qu’il est issu d’une ville, à savoir Paris, dans laquelle un quart de la population est né à l’étranger. À l’occasion, Ian Brossat souligne que parmi ces étrangers, « 65.000 sont nés en Algérie. Et nous vivons ensemble depuis des décennies ».

Or, il estime que cette manière de jeter la suspicion sur les Français d’origine algérienne et de monter les Français les uns contre les autres (ceux qui sont nés en France, ceux qui ont été naturalisés et notamment qui viennent d’Algérie …), « crée un climat absolument irrespirable ».

D’ailleurs, le sénateur souhaite qu’un monument soit érigé à Paris en hommage aux victimes de la colonisation, notamment algérienne. Il a même introduit, vendredi matin, une proposition dans ce sens au Sénat français.

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