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Vaccins, rapatriement : Air Algérie doublement pénalisée

Photo par Mindaugas Dulinskas / Adobe Stock

L’Algérie accuse un énorme retard dans sa campagne de vaccination entamée en grande pompe samedi 30 janvier, au lendemain de la réception de 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik.

L’objectif de vacciner 20 millions de personnes en 2021 est pour le moins qu’on puisse dire hors d’atteinte au vu du nombre de vaccins réceptionnés pour le moment.

La Turkish Airlines achemine près de 365.000 doses de vaccins

Cette campagne de vaccination devrait connaître un nouvel élan, après l’arrivée ce samedi à Alger, de 364.000 doses du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca. La cargaison a été transportée par la compagnie aérienne Turkish Airlines. Il s’agit du deuxième lot de vaccins britannique qui arrive en Algérie après le premier lot de 50.000 doses réceptionné le 1er février dernier.

La réception de la cargaison avec la Turkish Airlines à l’aéroport d’Alger a eu lieu en présence de membres du comité scientifique et de représentants de l’Institut Pasteur d’Algérie.

Les autorités espèrent accélérer la vaccination pour rattraper le retard accusé sur ce registre. Un retard qui risque de reporter la réouverture des frontières vu que le passeport vaccinal est bien parti pour être généralisé par les pays du monde comme condition préalable pour voyager.

Air Algérie doublement pénalisée

Tout comme lors de la première livraison, c’est une compagnie étrangère qui a acheminé le vaccin vers l’Algérie. La Turkish Airlines, qui devait effectuer le transport des premières doses du vaccin AstraZeneca depuis l’Inde avant que l’opération soit confiée à Qatar Airways, a assuré le transport de la deuxième cargaison du vaccin développé par le même laboratoire.

Air Algérie qui a pourtant misé sur sa filiale Cargo pour amortir ses pertes dues à la crise sanitaire liée au Covid-19 se trouve exclue. La compagnie aérienne nationale dispose pourtant d’une flotte cargo à même d’assurer le transport des vaccins.

Il faut savoir que ce sont les fournisseurs qui choisissent les compagnies aériennes pour acheminer les vaccins vers les pays demandeurs, et non ces derniers.

Le pavillon national est également mis à l’écart depuis le 1er mars dernier alors que les compagnies étrangères sont autorisées à transporter des passagers de et vers l’Algérie. Une décision étrange de la part du gouvernement.

Dans une note adressée aux ambassades d’Algérie en France et en Turquie, dont Visa Algérie détient une copie, la direction générale des affaires consulaires et de la communauté nationale à l’étranger du ministère des Affaires étrangères a instruit les consuls généraux dans ces deux pays à « procéder à la délivrance des autorisations d’entrée, à titre exceptionnel, au profit des citoyens bloqués en France et en Turquie désirant rejoindre le territoire national par les compagnies étrangères ».

La diplomatie algérienne a précisé que le transport doit se faire avec les compagnies étrangères. Autrement dit, Air Algérie est exclue et ses avions restent cloués au sol. « Il y a entre 15 et 20 cercueils qui arrivent chaque jour en Algérie en provenance de France. Avec quatre personnes autorisées à voyager avec un seul cercueil, ça fait en tout 60 à 80 personnes à prendre l’avion chaque jour. Un Boeing 767 peut bien faire l’affaire », explique une source sûre.

Ainsi, la compagnie nationale est mise à l’écart par les autorités tant dans le transport des passagers que dans le transport des vaccins. Une situation pénalisante pour une compagnie en très grande difficulté et dont les pertes en 2020 s’élevaient à 40 milliards de dinars. Une grogne syndicale couve au sein de la compagnie aérienne qui risque de trouver des difficultés pour payer les salaires dès le mois prochain.