Visa Schengen : ce pays propose d’espionner les réseaux sociaux des demandeurs
Les demandeurs de visa Schengen doivent désormais faire très attention à leurs activités sur les réseaux sociaux, au risque de voir leurs demandes rejetées. La police allemande propose, en effet, de passer au crible les comptes des demandeurs sur les réseaux sociaux.
Dans le cadre des mesures préventives contre la fraude aux visas Schengen, la police allemande propose un « recours intensif » à la recherche de sources ouvertes au public sur les demandeurs de visa pour évaluer le risque de fraude.
- Cela impliquerait une vérification des comptes sur les différents réseaux sociaux des demandeurs de visa Schengen afin de récolter un maximum d’informations à leur propos. Cela pourrait être apparenté à un « espionnage » des comptes des demandeurs du fameux sésame.
Voici les informations ciblées sur les réseaux des demandeurs de visas Schengen
L’information a été rapportée ce mercredi 18 septembre par Statewatch, une organisation caritative basée au Royaume-Uni, citant un document portant un « Manuel sur la fraude aux visas ».
- L’objectif principal de cette démarche, selon les autorités allemandes, sera d’évaluer le risque de fraude des demandeurs de visas, explique le site spécialisé Schengen News.
- Le manuel en question recommande aux autorités du pays de l’espace Schengen de recueillir des informations sur les demandeurs de visa à partir de sources accessibles au public, dont justement les réseaux sociaux.
- « Dans certains cas, les réseaux et réseaux sociaux sont librement accessibles et fournissent des informations utiles », peut-on lire dans le manuel.
- À travers cette démarche, les autorités peuvent « vérifier si le voyageur est actif sur les réseaux, la nature du contenu qu’il affiche, les groupes dont il fait partie, les lieux qu’il a visités pour la dernière fois … », énumère le document.
- De plus, « les profils professionnels peuvent permettre de tirer des conclusions sur la profession réelle et, par conséquent, sur les revenus ».
Cadre réglementaire et utilisation des données : les précisions de la police allemande
Compte tenu du grand nombre de demandeurs de visas Schengen chaque année et de la hausse du nombre des cas de fraude, la police allemande souligne que cette mesure contribuerait de manière significative à confirmer les informations sur les demandeurs.
- Un porte-parole de la police allemande, cité par Statewatch, explique que la recherche sur les réseaux sociaux serait utilisée pour vérifier les informations qui sont déjà disponibles pour tout le monde.
- « Lorsqu’un demandeur appartient à un groupe de personnes, dont l’évaluation des risques démontre l’existence d’une forte probabilité de migration illégale, cette demande sera soumise au décideur pour un examen approfondi », explique-t-on encore.
- Concernant la base juridique de cette démarche, le porte-parole de la police allemande précise que la collecte des informations sur les demandeurs de visa s’inscrit dans le cadre juridique des contrôles aux frontières et est conforme aux règles de délivrance des visas Schengen.
- La police allemande a précisé dans le rapport que les réseaux sociaux sont librement accessibles. Cela veut dire qu’elle peut accéder aux données sur les demandeurs en cas de besoin, sans même demander leur autorisation, d’autant plus que cette mesure ne figure pas sur le formulaire de demande.
Les demandeurs doivent dorénavant faire très attention à ce qu’ils publient sur leurs murs Facebook ou Instagram pour éviter un éventuel refus, sachant que les refus de visas Schengen sont attribués au moindre doute sur le demandeur.
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