Après les dysfonctionnements relevés dans la délivrance des visas Schengen pour l’Espagne en Algérie, le gouvernement espagnol a réagi avec la plus grande fermeté en mettant fin aux fonctions d’une responsable consulaire.
Ces dernières semaines, des médias espagnols ont révélé de graves dépassements au niveau du consulat d’Espagne d’Oran, pointant la responsabilité de certains fonctionnaires dans les rejets systématiques des visas et des annulations de visas déjà délivrés.
Face à la polémique suscitée par ces révélations, le gouvernement de Pedro Sánchez a fini par réagir, à ce qui est qualifié par les médias espagnols de « crise des visas avec l’Algérie ».
L’Espagne met fin aux fonctions d’une responsable des visas au consulat d’Oran
Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a en effet limogé mardi dernier Susana Guzmán, la plus ancienne responsable des visas au consulat espagnol d’Oran, rapporte le journal The Objective ce mardi 28 octobre, citant des sources diplomatiques.
Cette décision a été prise au lendemain de la visite officielle du ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, en Algérie.
Elle fait suite à de graves révélations sur des refus systématiques de visas, notamment au consulat d’Espagne à Oran. Outre les demandeurs algériens victimes de ces pratiques, des chefs d’entreprises espagnols ont également dénoncé cette situation, aussi bien au consulat d’Oran qu’à Alger, évoquant un sabotage des relations bilatérales entre les deux pays.
La fonctionnaire consulaire limogée occupait son poste au consulat d’Oran depuis août 2023. Auparavant, elle était responsable des visas au consulat de Rabat depuis 2019, après un congé volontaire du secteur public, rappelle le même journal.
Mais selon le journal El Independiente, deux autres employées du consulat d’Oran sont également citées comme potentiellement responsables des problèmes liés à la délivrance des visas Schengen à des Algériens.
Les deux autres fonctionnaires citées dans l’affaire toujours en poste
Il s’agit de la chancelière Inmaculada Verdugo et une autre responsable des visas, MarÃa Grande. Cependant, les sources diplomatiques consultées par The Objective soulignent que ces deux responsables sont toujours en poste et qu’elles sont « d’excellentes fonctionnaires ».
Concernant Mme Grande, qui avait déjà été citée dans une fraude présumée dans le cadre de son précédent poste au consulat de Tanger (Maroc), elle avait été « totalement innocentée » à l’issue d’une enquête interne du ministère des Affaires étrangères.
Le journal espagnol estime que le fait que le gouvernement a décidé de mettre fin aux fonctions de Guzmán le lendemain de la visite de Marlaska en Algérie « suggère qu’il s’agissait d’une demande expresse des autorités algériennes ».
Samedi dernier, le média a demandé au Bureau d’information diplomatique (OID) s’il pouvait confirmer le remplacement de la responsable des visas et expliquer les raisons de son licenciement, mais 48 heures plus tard, aucune réponse n’avait été obtenue.
