Visas Schengen : combien les Algériens perdent-ils en demandes refusées ?
Chaque année, des centaines de milliers de demandes de visa Schengen émanant de ressortissants des pays africains, dont des Algériens, sont rejetées. Des sommes colossales sont perçues par les États de l’espace Schengen par le biais de ces refus.
La question des refus de visa Schengen aux demandeurs issus des pays africains, ainsi que les montants colossaux générés par les États Schengen a été récemment soulevée au Parlement français par une députée.
Nadège Abomangoli, députée La France insoumise, a interpellé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau le 15 novembre sur la délivrance de visas Schengen pour les ressortissants d’États africains.
Les Algériens ont perdu 13 millions d’euros en visas Schengen rejetés
Elle explique d’emblée que de nombreux demandeurs africains de visas Schengen court séjour (Visa C) voient leurs demandes rejetées. Ces derniers engagent pourtant des investissements importants, en temps et en argent.
La parlementaire souligne que les fonds générés par les demandeurs africains en termes de frais de visa s’élèvent à 56 millions d’euros. L’année dernière, ces demandeurs ont reçu 704 000 réponses négatives.
Ce chiffre représente 41,3 % du montant global généré par les demandes de visas rejetées. De plus, après l’augmentation des coûts des visas Schengen de 12,5 % depuis le 11 juin 2024, le montant généré par les refus est amené à augmenter davantage.
Nadège Abomangoli indique aussi, en se basant sur une autre enquête du média European union observer, que les demandeurs issus des pays d’Afrique et d’Asie représentent 90 % de tous les coûts liés aux visas Schengen refusés.
Avec 13 millions d’euros dépensés pour des visas rejetés en 2023, les demandeurs algériens arrivent en tête du classement, suivis des Marocains (11 millions d’euros) et des Égyptiens, avec 3,75 millions d’euros dépensés pour des visas refusés.
« Quelles sont les justifications du taux de refus élevé des demandes de visas des Africains ? »
Outre les dépenses inutilement engagées pour des visas refusés, la députée de la France Insoumise soulève aussi la question des informations personnelles des demandeurs, tout en se demandant sur leur sort après notamment le refus de la demande.
« Après le refus d’une demande, le demandeur n’a aucune indication sur le traitement qui sera fait de ses données personnelles », a-t-elle déploré. Pour elle, les demandeurs n’ont aucune assurance sur la protection de leur vie privée.
À l’issue de son exposé de la situation, Nadège Abomangoli demande au ministre de l’Intérieur français : « Quelles sont les justifications du taux élevé de refus des demandes de visas de ressortissants d’États africains ? ».
Elle souhaite également recevoir une réponse sur le traitement réservé aux données personnelles des demandeurs par les entreprises sous-traitantes lors de l’examen des demandes de visas.
Par ailleurs, la parlementaire interpelle Retailleau sur les éléments qui permettent aux représentations consulaires des États Schengen de déterminer « l’intention d’un demandeur africain de retourner dans son pays de résidence à l’issue du visa Schengen ».
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