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Vols Air Algérie : vers l’instauration d’une période d’isolement ?
Dr Berkani Bekkat est membre du Comité scientifique en charge de suivi de l’évolution du Covid-19. Dans cet entretien à visa-algerie.com, il évoque de nouvelles pistes concernant la gestion de vols de rapatriement.
À trois jours de la fin de la sixième phase de rapatriement, pensez-vous que les vols doivent se poursuivre au-delà de cette date ?
Dr Bekkat Berkani : La situation épidémiologique est stable chez nous mais elle est préoccupante ailleurs, notamment en Europe, avec la présence des variants anglais, sud-africain et brésilien.
Pour les vols de rapatriement, il ne faut pas laisser les Algériens bloqués en dehors du pays surtout ceux qui vivent ici. Il n’est pas question de céder à des voyages d’agrément pour ceux qui viennent voir la famille. Il y a des binationaux qui viennent avec Air Algérie et repartent avec Air France.
Que pensez-vous de l’instauration d’un double test PCR au départ et à l’arrivée pour les passagers ?
En ce qui concerne les mesures sanitaires, il faut un test PCR datant de 72 h avant le départ bien évidemment. Mais il faudrait aussi que les passagers signent un engagement sur l’honneur de s’isoler pendant une période limitée de sept jours puis se faire tester une seconde fois après la fin de cette période.
Il ne sert à rien de se faire tester à l’arrivée, il faut attendre le temps d’incubation pour que le dépistage soit fiable.
Avez-vous formulé ces propositions aux autorités ou à la compagnie nationale Air Algérie ?
Non, on est au stade de la réflexion en ce moment. On fait des propositions quand on nous le demande. Au vu de la situation, on réfléchit selon l’évolution des choses.
Est-ce que vous pensez que l’Algérie est outillée pour détecter les nouveaux variants ?
Le directeur de l’institut Pasteur a dit qu’ils avaient des tests PCR qui peuvent également faire du séquençage. Maintenant, il faut savoir que ce n’est pas d’usage courant en Algérie ni dans les autres pays d’ailleurs.
La prévention reste le maître-mot. Pour le séquençage, nous n’avons pas les moyens de le généraliser, de le rendre commun. On ne va pas dans ce sens. L’Algérie est arrivée à une situation épidémiologique plus qu’acceptable. Nous avons pris des mesures, peut-être contraignantes comme la suspension du trafic aérien, mais qui ont donné des résultats.
Pour revenir à la normale notamment du transport aérien qui reste un vecteur du virus et des nouveaux variants, il faut réfléchir à des solutions pour ne pas léser nos compatriotes qui sont encore à l’étranger.
Il faut que ceux qui n’ont pas de raisons valables pour venir en Algérie patientent un peu. L’idée du passeport vaccinal fait son chemin, mais pour qu’elle soit mise en place, il faut des vaccins. Ce qui n’est pas encore le cas chez nous. En attendant le début de la vaccination, il faut éviter les va-et-vient. Il est préférable de rapatrier ceux qui doivent l’être.