Voyage Algérie : Tebboune cite des exemples de passagers abandonnés

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Ce n’est un secret pour personne, les pratiques bureaucratiques sont monnaie courante au sein des deux compagnies nationales de transport aérien et maritime, Air Algérie et Algérie Ferries. La conjoncture dont laquelle est intervenue la reprise du transport aérien et maritime vers l’Algérie a confirmé une bonne partie de ce phénomène.

La forte demande exprimée sur les vols et les traversées maritimes, après deux années de fermeture, a levé le voile sur la gestion catastrophique des deux compagnies de transport. Si dans certains cas, l’incompétence est le principal responsable, d’autres cas démontrent clairement que les pratiques bureaucratiques gangrènent encore ces institutions publiques.

Air Algérie et Algérie Ferries : une reprise mouvementée

D’ailleurs, les graves incidents survenus sur les navires d’Algérie Ferries et au sein d’Air Algérie ont suscité l’intervention des plus hautes autorités de l’État. À maintes reprises, le président Tebboune a donné des instructions dans le sens d’une prise en charge adéquate des voyageurs algériens.

Une série de limogeages a d’ailleurs touché les plus hautes fonctions des deux compagnies. Auprès d’Algérie Ferries, les limogeages des responsables sont suivis par des poursuites judiciaires. Cela concerne également l’ex-PDG de l’aéroport d’Alger, Tahar Allache, poursuivi dans des affaires de corruption.

Pour ce qui est d’Air Algérie, l’affaire des deux cadavres découverts dans la soute d’un avion de la compagnie a entraîné des poursuites judiciaires à l’encontre de plusieurs responsables. Le 19 juin dernier, un nouveau PDG a été nommé à la tête de la compagnie.

Malgré toutes ces mesures de purge, les pratiques bureaucratiques semblent ancrées au sein des deux compagnies nationales. Visiblement, cela se passe à tous les niveaux, mais pas seulement au niveau des Directions.

Tebboune : « Un avion a décollé à moitié vide de l’aéroport d’Oran »

Lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale diffusée dimanche 31 juillet, le chef de l’État algérien a donné l’exemple de ces deux compagnies en évoquant la prolifération de la bureaucratie au sein de l’administration.

« Dernièrement, un avion qui effectuait un vol à partir d’Oran vers le sud du pays a décollé avec 100 sièges vides, alors que des passagers étaient sur place pour voyager », a-t-il indiqué. Selon lui, un responsable local de la compagnie aérienne a empêché les voyageurs d’embarquer après une altercation. Résultat des comptes, l’avion a décollé à moitié vide.

Dans un autre exemple, Tebboune a cité le cas du navire d’Algérie Ferries qui a effectué une traversée depuis Marseille presque vide. « Alors que des Algériens étaient bloqués dans un port étranger, un navire d’une capacité de 1500 passagers vient avec seulement 82 passagers à bord ».

« Des décisions approuvées par le gouvernement sont entravées »

Selon le chef de l’État, ces pratiques « créent un climat de tension et d’instabilité au sein de la société ».  En outre, il a souligné que « des décisions sont examinées par le Gouvernement et approuvées en Conseil des ministres, mais leur mise en œuvre sur le terrain est entravée ».

Ici, on peut citer par exemple les instructions du président pour la révision des « tarifs des billets de transports aériens et maritimes avant la saison estivale », données le 24 avril dernier lors d’un Conseil des ministres. Ou encore, la dernière instruction qu’il a donnée le 17 juillet au ministre des Transports « à l’effet de mobiliser toutes les capacités de l’État pour faciliter le retour ou l’arrivée des Algériens de l’étranger ».

Lors de l’entrevue accordée à la presse dimanche, Tebboune a affirmé que l’État punira tous ceux qui favorisent la prolifération de la bureaucratie au sein de l’administration pour en entraver le fonctionnement.