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Gite traditionnel de Thaletat (Djurdjura)
Le tourisme local se déploie
Situé en plein cœur du parc national du Djurdjura et perché à 1350 m d’altitude, le Gite Thaletat a été inauguré il y a 3 mois. Cet havre de paix accueille tous les amoureux de la nature, de 7 à 77 ans. Yacine Ait Hamouda (51 ans), le créateur de ce gite, situé en pleine montagne, propose des week-ends en famille ou entre amis. Des séjours agrémentés de randonnées, bivouacs, visites de villages ancestraux et découverte de la cuisine traditionnelle kabyle. On peut dormir dans ce gite aux allures de maison traditionnelle kabyle ou dans une maison d’hôte confortable, chez l’habitant. Visite guidée du Gite de Thaletat, face aux majestueuses montagnes du Djurdjura.
Thaletat, appelé aussi La Main du Juif. Auriculaire en kabyle. Pour parvenir au Gite de Thaletat, il faut dépasser Tizi Ouzou et parcourir une route qui grimpe en lacets vers Tikjda. On passe par Beni Yenni et on avale quelques kilomètres encore en direction d’Iboudrarene. Le gite est là, au milieu d’une réserve naturelle. Un décor paradisiaque et une vue panoramique vous happent aussitôt arrivés. Nous sommes accueillis par Yacine Ait Hamouda, le propriétaire du gite. « Ce projet est né de mon désir de faire découvrir la patrimoine local de ma région aux personnes qui recherchent l’évasion et le dépaysement. En dehors de l’hôtel de Tikjda, il n’y a aucune autre structure touristique aux alentours. Je reçois des groupes qui viennent d’Algérie mais également de l’étranger ».
Feu de bois et ‘sfendj’
Le Gite Thaletat est décoré comme une maison traditionnelle. Une cheminée de bois, des ustensiles et objets du quotidien : cruches en argile, selles d’âne ‘tabarda’, kanoun, pilon en bois, tapis berbères, poteries…Chaque objet raconte une histoire.
Les visiteurs sont accueillis avec une collation. Dégustation de produits du terroir : figues séchées trempées dans l’huile d’olive, Aghrum Akouran (galette), sfendj (beignets), maârek, tamtount (maâtlou), thé chaud… Puis départ pour une randonnée sur le mont du Djurdjura. Le paysage est à couper le souffle. La faune et la flore déroulent leurs charmes. Au loin, en contrebas, on observe des chapelets de maisons. Ils constituent les villages d’Iferhounène, Larbaâ Nath Irathen, Beni Yenni, Tassaft Ouguemoun, Ain el Hammam, Ouadhia…
Cuisine du terroir
13h. Retour au gite. L’air pur du massif du Djurdjura a aiguisé nos appétits. Un couscous garni de viandes et de légumes est servi. La kesra aux herbes (tahboult n’lahouel) ravit les papilles des citadins que nous sommes. « Les repas qui sont concoctés dans notre gite revisitent la cuisine traditionnelle kabyle », nous confie Yacine Ait Hamouda. C’est l’occasion pour moi de faire profiter les femmes de la région en leur offrant du travail », ajoute- t-il.
Visite guidée à Beni Yenni
L’après-midi est consacré à la visite du village de Beni Yenni. La statue de Mouloud Mammeri nous accueille à l’entrée. Ath Yenni est constitué de 4 villages : Taourirt Mimoun, Ait Lahcène, Ait Larbaâ et Taourirt L’hadjadj. « Certaines maisons bâties en pierre ont près de 5 siècles d’âge », explique notre guide. À travers des dédales étroits mais très propres, nous visitons le village d’Ait Lahcene en passant par ‘tadjmait’, lieu de rassemblement du comité du village. Les demeures séculaires en pierres sont en ruines. Halte devant une vielle porte en bois vermoulu portant le numéro 53. « C’est là que le chanteur Idir a vu le jour, en 1949 ».
Sur le chemin du retour, visite de la fontaine “Tala Nath Ali”. « Cette fontaine date d’environ 4 siècles. Dans le passé, c’était le lieu de retrouvailles des villageoises. Elles venaient y puiser l’eau et échanger les dernières nouvelles ».
Retour au gite. Il ne faut surtout pas rater le coucher du soleil. La boule orangée s’en va faire sa nuit et le mercure chute brutalement à 7 degrés. Un ciel scintillant d’étoiles prend le relais et nous fait oublier le froid mordant.
Tamda Ouserghi
La nuit se passe chez l’habitant à 10 minutes du gite, au village de Tasseft Ouguemoun. Le lendemain matin, les chaussures de randonnées sont de sortie. Au programme : excursion au village Ait El Kaid dans la Daira des Ouadhias. Sur la route qui monte au milieu du massif montagneux, escale à Tamda Ouserghi. Un décor de carte postale s’offre à nos yeux : cascades d’eau, étroites gorges, fleuve ruisselant… « L’été, les familles viennent dans ce coin à la recherche de fraîcheur. Les enfants barbotent dans l’eau. Cet endroit attire les touristes également », nous informe notre guide.
Le village Ait El Kaid
Les chemins en lacets nous mènent vers le village ancestral d’Ait El Kaid, situé à 6 km du chef-lieu de la daira des Ouadhias et à 3 km de la commune d’Agouni Gueghane (village du chanteur Slimane Azem). À pieds, nous empruntons des chemins escarpés bordés d’oliviers et de figuiers. Les ruines d’anciennes maisons bâties en pierre et en argile jalonnent ces boyaux caillouteux et poussiéreux. La plupart de ces demeures n’ont pas résisté au temps. Détruites, elles ont étés désertées par leurs propriétaires. Seules les poutres en bois de chêne ‘Assalas’ ont tenu le coup.
Tout en haut du village Ait El Kaid, vers le sommet de ce rocher, nous découvrons l’ancienne mosquée (une bâtisse en pierre). « Durant la guerre, elle fut réquisitionnée par l’armée française et utilisée comme centre d’observation », nous apprend Yacine Ait Hamouda.
Développer le tourisme local par des initiatives personnelles commence à faire son petit bonhomme de chemin. Un créneau où tout reste à faire. Le gite de Thaletat ouvre son espace à tous ceux qui désirent s’évader, se reposer, découvrir un patrimoine séculaire et être au plus près de la nature, en plein cœur des montagnes du Djurdjura.
Gite Thaletat (Parc National du Djurdjura)
- Téléphone : 05 50 26 47 37
- Formule week-end (pension complète) : une nuitée, petit-déjeuner, déjeuner et dîner : 4500 da
- Formule maison d’hôte : 6500 da
- Visite guidée : 2500 da
Par : Kenza Adil