L’incroyable histoire d’une Mercedes volée à l’aéroport de Roissy
Trois personnes ont comparu, ce mercredi 8 décembre, devant le tribunal de Lorient. Ils sont accusés d’avoir volé une Mercedes GLE, haut de gamme d’une valeur de 140 000 euros, au parking de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, relate ce jeudi 9 décembre le journal Le Télégramme (article payant).
Quelle trajectoire de Roissy jusqu’à Lorient ?
L’affaire qui a été jugé hier remonte au 24 février 2018. Juste avant de prendre son vol vers les tropiques, le propriétaire avait demandé à un employé de la société de gardiennage de l’aéroport de stationner sa Mercedes haut de gamme en lui confiant les clés.
Le 1er mars, à 22 h 38, indique le traceur, la voiture quitte l’aéroport pour se rendre, dans un premier temps, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lieu de résidence de l’employé, avant d’arriver à Lorient, le dimanche 4 mars.
Fort heureusement pour son propriétaire, la Mercedes est dotée d’un traceur qui a permis de suivre le chemin emprunté par la voiture de luxe de Roissy jusqu’à Lorient.
Alerté par le propriétaire, le jour même, le commissariat réussit à arrêter l’employé de la société de gardiennage de l’aéroport ainsi que ses deux amis à leur chambre d’hôtel. Les trois personnes sont accusées d’avoir volé la Mercedes et comparaissaient devant le tribunal ce mercredi 8 décembre.
Quelles étaient les intentions des accusés ?
Les trois accusés qui ont la trentaine, tentent en vain, d’expliquer à la justice que réellement il ne s’agit pas d’un vol. L’employé de la société de gardiennage raconte qu’il s’était filmé au volant de la belle voiture sur Snapchat et qu’en regardant la vidéo, l’un de ses amis, tétraplégique, avait eu un coup de foudre pour la Mercedes. C’est ainsi que les trois amis ont convenu d’utiliser le véhicule pour partir en vacances à Lorient. L’un des trois amis, qui avait conduit la voiture jusqu’à Lorient s’obstinait à dire au tribunal que pour lui, rien ne prouvait que c’était un véhicule volé.
Ce scénario est tout à fait à l’opposé des vrais faits selon le procureur adjoint de Lorient qui est convaincu qu’il s’agit bien d’une opération organisée et que le dessein des accusés était d’exfiltrer la Mercedes jusqu’en Tunisie.
Le procureur adjoint s’appuie dans sa conclusion sur les objets saisis du véhicule, notamment du matériel médical, 12 survêtements tout neufs et des téléphones sans oublier le fait que l’accusé tétralégique avait fait adapter le véhicule à sa conduite pour handicapé et l’avait assuré juste avant leur départ vers Lorient.
Des peines lourdes requises pour les trois amis
En plus d’avoir été licencié de la société de gardiennage de l’aéroport, deux ans de prison, dont un avec sursis et 6 000 € d’amende sont requis pour l’ancien employé. Quant à ses deux amis, 15 mois de prison dont six avec sursis et 5 000 € d’amende sont requis contre celui qui conduisait le véhicule et pour l’autre, 18 mois de prison dont six avec sursis et 10 000 euros d’amende sont requis en plus d’une interdiction de séjour dans le Morbihan pendant 5 ans pour tous les deux.
Le jugement est prévu pour le 3 janvier et le verdict pourrait même être plus lourd puisque l’avocat du propriétaire de la Mercedes réclamait des amendes plus élevées en particulier pour le préjudice moral subi par le propriétaire de la Mercedes qui, à aucun moment n’aurait soupçonné que sa voiture pouvait être volée à l’aéroport de Roissy CDG en mars 2018.