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Importations : nouveau tour de vis qui pourrait impacter le marché noir des devises
Le gouvernement algérien durcit les conditions d’importations et d’accès aux devises. Réuni ce dimanche 20 septembre sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, le Conseil des ministres a annoncé plusieurs décisions dont deux qui concernent la gestion des importations et l’accès aux devises.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, diffusé ce dimanche soir, à l’avenir, « tout engagement financier dans l’importation et toute transaction en devises », doivent être soumises « à l’approbation préalable du Conseil du Gouvernement ». But : « protéger le produit national, encourager sa consommation au niveau local et préserver les réserves de change », selon le communiqué.
Autre décision annoncée par le Conseil des ministres : « Soumettre à l’approbation préalable du conseil du gouvernement ou du conseil des ministres, en cas de nécessité, toutes les mesures relatives à la définition de la liste des produits interdits à l’importation ».
Ce qui pourrait changer
Jusqu’à présent, l’activité d’importation était relativement libre. Hormis les produits soumis au régime des licences ou suspendus temporairement (l’automobile, les produits agricoles de saison, etc), l’accès aux devises était facile pour l’importation des biens et des services. Il suffisait de présenter une facture pro-forma ou un contrat avec un partenaire étranger pour obtenir des devises au taux de change officiel.
Les opérations d’exportations étaient gérées par les banques commerciales et la Banque d’Algérie. Cette dernière effectuait les vérifications nécessaires concernant la légalité des opérations.
Désormais, le gouvernement aura un droit de regard. Le texte du Conseil des ministres ne précise pas de quelle manière le gouvernement va intervenir. Des milliers d’opérations d’importations sont effectuées annuellement par les opérateurs publics en Algérie. Une logistique importante sera nécessaire au niveau des services du gouvernement pour délivrer les autorisations au cas par cas.
Mais le but est clairement affiché : réduire les importations qui restent à des niveaux élevés, malgré la fermeture des frontières et les nombreuses restrictions imposées depuis des années sur les importations. Désormais, tous les transferts de devises devront avoir l’aval du gouvernement.
Ce tour de vis va sans doute contribuer à réduire les importations et donc le recours au marché parallèle des devises.
De nombreux importateurs font en effet appel au marché noir pour financer une partie de leurs importations. Reste à savoir quel sera l’impact de cette décision sur le marché qui vit déjà une grave crise depuis mars dernier avec la fermeture des frontières.
Selon un Cambiste qui intervient sur le marché parallèle, la décision pourrait impacter en premier lieu le cours de l’euro.