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La photo d’une candidate voilée suscite la polémique en France

Le port du voile n’a pas fini de passionner la politique française qui s’émeut de la venue d’une candidate de confession musulmane portant le voile pour les élections départementales.

Sara Zemmahi fait partie d’une liste du parti La République En Marche (LREM), le parti d’Emmanuel Macron dans le canton de Montpellier, dans le sud de la France. Elle est présente en tant que remplaçante et non en tant que candidate principale pour la fonction d’élue.

Ce qui chiffonne les représentants politiques français, dont des personnes de son parti politique, c’est que Sara Zemmahi est présente sur une affiche électorale avec son voile islamique sur la tête. L’affiche qui circule depuis hier a fait gonfler une polémique autour du port ostensible d’un signe religieux dans le cadre d’élections républicaines.

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Le secrétaire général de LREM a été l’un des premiers à émettre des critiques sur la candidate en question. Il a exigé le retrait de cette photo qui, selon lui, porte préjudice au parti, au nom de la laïcité. Si cette affiche de campagne est maintenue, le représentant du parti assure qu’il ne soutiendra pas cette liste.

Le secrétaire général n’indique pas expressément le retrait de la candidate de la liste, mais refuse de voir une personne voilée représenter ce parti politique, une manière subtile de l’inviter à s’éloigner de son engagement politique.

Alors que LREM souffre d’un grand déficit de confiance auprès des Français, le secrétaire général préfère s’amputer d’un candidat dans une grande ville qu’est Montpellier plutôt que de laisser une femme voilée être suppléante. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, est d’ailleurs venu soutenir le secrétaire général, estimant que c’était un choix politique et attendu que d’attendre d’une candidate qu’elle soit neutre et réunisse tous les Français.

Stanislas Guerini, le secrétaire général de LREM, était venu initialement réagir au tweet d’un membre du parti d’extrême-droite le Rassemblement National, qui a été le premier à critiquer cette affiche électorale. Une telle réaction dans ce contexte laisse entendre que le parti d’Emmanuel Macron partage et approuve le point de vue d’un parti extrémiste.

Lynchage médiatique

Sara Zemmahi n’est pas seulement critiquée pour son voile sur cette affiche. La jeune femme a également subi une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Fondatrice d’une association qui œuvre en faveur de l’insertion et de la promotion des jeunes issus de milieux modestes, Sara Zemmahi est accusée par la fachosphère de servir les intérêts des Frères Musulmans par le biais de cette association.

On retrouve derrière ces accusations les habituels médias d’extrême-droite aussi des députés français. Tous soutiennent cette thèse basée sur quelques posts facebook et une surinterprétation des photos présentes sur le compte Facebook de l’association.

Quelques soutiens face à la pression

Sara Zemmahi a toutefois reçu beaucoup de soutien de la part de la classe politique, de la sphère médiatique et de militants pour les droits humains. Beaucoup critiquent une discrimination pure et simple à l’égard de la candidate qui œuvre pour sa ville et sa région depuis très longtemps.

Il est d’ailleurs rappelé aux contestataires que la loi française n’interdit pas encore aux élus et candidats aux élections d’afficher leurs convictions religieuses.

Sara Zemmahi est dans son droit, et seuls les électeurs français sont libres de tenir compte des croyances de la candidate ou non. Il est ici davantage question d’une conviction politique que d’un rappel légal.

Hélène Qvistgaard et Mahfoud Benali, les candidats principaux de cette liste pour les départementales, qui ont choisi Sara Zemmahi en tant que remplaçante, estiment que seules les compétences de la jeune comptent et non ce qu’elle présente physiquement ou encore ses croyances personnelles.

Avec cette affiche, les deux candidats ont justement voulu jouer sur les différences qui font la culture française mais qui doivent se réunir sous la même bannière de République française. Il semblerait que la France ne soit pas encore prête pour toutes les différences.