Prix du billet Air Algérie Paris – Alger : voici la marge bénéficiaire sur chaque passager

Un avion Air Algérie / Par Santi Rodríguez - stock.adobe.com pour VVA - Visas & Voyages

Les prix pratiqués par Air Algérie sur son réseau entre la France et l’Algérie, ainsi que ceux de la plupart de ses concurrentes, sont souvent au cœur de vives critiques. Un spécialiste explique la situation et enfonce la compagnie algérienne.

Sur les vols entre Paris et Alger, dont la durée est d’environ deux heures, la marge bénéficiaire d’Air Algérie sur un voyageur est énorme, compte tenu des tarifs exorbitants des billets estimés à une moyenne de 700 € en été.

Un expert révèle le coût de revient par passager sur les vols France – Algérie

C’est ce qu’a récemment expliqué le député des algériens de France et expert dans le domaine de l’aérien, Abdelouahab Yagoubi. Pour lui, le prétexte de l’offre et de la demande, souvent mis en avant pour justifier les prix élevés, ne tient aucunement la route.

Les règles de l’économie de marché ne peuvent donc pas être appliquées, car « nous sommes dans un marché fermé de l’aérien », souligne-t-il lors d’une intervention en présence du ministre des Transports et du PDG d’Air Algérie Hamza Benhamouda.

Le marché aérien algérien demeure en effet fermé, laissant le monopole presque quasi complet à Air Algérie, notamment dans l’élaboration des tarifs des billets d’avion. Or, la structure des prix des billets d’avion interpelle à plusieurs égards.  

« Le prix de référence international est de 6 000 $ pour une heure », explique le parlementaire. Et si l’on prend l’exemple des vols entre Paris et Alger, « pour deux heures, ce prix est de 12 000 $ et pour un aller-retour, il est à 24 000 $ ».

Un coût de revient de 70 € pour un prix du billet de 700 €, la marge est énorme

Avec un taux de remplissage de 50 %, soit 150 passagers à l’aller et 150 au retour, « on divise 24 000 $ par 300, et le coût de revient du déplacement d’un passager sera donc de 80 $ avec toutes les charges nécessaires, soit l’équivalent de 70 € », détaille l’intervenant.

Ce coût de revient du déplacement d’un passager « inclus tous les frais et toutes les charges de la compagnie, à savoir le kérosène, le PNC, le personnel au sol, les taxes aéroportuaires … », explique Yagoubi.

Ainsi, avec le prix moyen des vols d’Air Algérie, estimé à 700 euros notamment en été, la marge bénéficiaire dépasse tout entendement, comparée au coût de revient de 70 € calculé par le député.

La preuve, « on voit que des compagnies aériennes desservant l’Algérie proposent bien des vols en aller-retour à seulement 70 € (soit le coût de revient par passager) », soutient-il pour mieux étayer ses propos.

« Du moment que nous ne pouvons pas ouvrir le marché et que c’est l’État algérien qui décide de la fermeture du marché, nous devons trouver d’autres solutions », a conclu le député.