L’Algérie se fait une place sur la scène fromagère internationale !

La Fromagerie du Sersou, basée à Aïn Oussara (wilaya de Djelfa), vient de remporter la médaille de bronze au prestigieux Mondial du Fromage 2025, organisé à Tours, en France.

Avec son fromage phare, le « Champs de Fleurs », la fromagerie a séduit un jury international et a mis en avant le savoir-faire artisanal algérien.

Un fromage typiquement algérien remporte la médaille de Bronze

Ce n’est pas une première pour « Champs de Fleurs ». En 2024, ce fromage au lait de vache avait déjà été sacré Meilleur projet fromager algérien lors d’une compétition organisée à l’Institut Français d’Alger.

Il s’impose aujourd’hui dans un concours mondial et rapporte une médaille de bronze à l’Algérie.

Pour les fondateurs de la Fromagerie du Sersou, Larbi et Naïma Djaffali, cette distinction dépasse la simple reconnaissance de leur travail.

« Cette médaille est importante pour l’artisanat algérien, car le fromage est sous-estimé et méconnu en Algérie, et ça prouve au monde que l’Algérie peut briller dans tous les domaines », confie Naïma dans un entretien à Visas & Voyages – Algérie.

Leur fromage s’est distingué au Mondial du Fromage avec une approche originale : « On voyait dans les herboristeries beaucoup d’herbes et de plantes qu’on voulait mettre dans le fromage. On a donc fait une sélection de fleurs, et directement après la production, on l’enrobe de fleurs. C’est un fromage extrêmement moelleux, avec un goût floral très présent ».

« On a pu réaliser nos rêves qu’on ne pouvait pas faire en France »

L’histoire de la Fromagerie du Sersou est avant tout celle d’un couple passionné. Larbi Djaffali est né en France. Originaire de Skikda et Tébessa, il est architecte de formation.

Quant à Naïma, de son vrai nom Sandrine, c’est une Française originaire d’Évian-les-Bains en Haute-Savoie. Avant de devenir fromagère, elle officiait comme contrôleur de qualité.

Ensemble, ils ont choisi de changer de vie et de s’installer en Algérie il y a 10 ans. « L’Algérie, on l’a dans le cÅ“ur. Mon mari m’a fait découvrir ce pays, et j’ai dit tout de suite : on va habiter là-bas. Depuis, on a pu réaliser nos rêves qu’on ne pouvait pas faire en France », confie la fromagère.

Formé en France auprès de familles d’artisans et à l’Institut Technique des Élevages Les Zouines Baba Ali (ITELV), le couple s’installe pour 2 ans à Alger avant d’aller à Aïn Oussara dans la wilaya de Djelfa, où un ami leur propose un terrain.

« On n’est pas du domaine, mais on a toujours eu cette passion de tout faire maison », témoigne Naïma.

« L’avenir du fromage artisanal en Algérie est florissant »

Aujourd’hui, les fromagers préparent un chantier d’envergure : une structure de 250 m² qui abritera une laiterie, une crèmerie, une fromagerie et un restaurant.

« On fera du yaourt jusqu’au fromage. Pour le restaurant, on proposera des plats que les gens connaissent (gratins, pizzas…), mais avec du fromage de qualité », révèle Naïma.

L’espace comprendra aussi une boutique et deux salles de restauration, l’une familiale et l’autre réservée aux hommes, un total de 50 couverts.

Au-delà de leur réussite personnelle au Mondial du Fromage de Tours, les fromagers du Sersou observent du changement dans l’artisanat fromager algérien.

« Quand j’ai commencé à faire du fromage avec mon mari il y a 3 ans, il y avait seulement 3 épiceries fines qui vendaient du fromage artisanal. Maintenant, il y en a plus d’une cinquantaine dans toute l’Algérie », se réjouit la fromagère française.

De Tlemcen à Annaba jusqu’à Biskra, le réseau s’étend. Selon elle, l’avenir est prometteur : « L’avenir du fromage artisanal en Algérie, je le vois florissant ».

Et la dynamique dépasse les frontières. Le couple a déjà inscrit la Fromagerie du Sersou au Concours International de Lyon des fromages prévu le 28 novembre. Vont-ils de nouveau faire briller l’Algérie ? « On espère aussi une récompense avec Champs de Fleurs ! ».

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