Depuis que la délivrance des titres de séjour se fait au compte-goutte en France, les fraudes et les escroqueries pullulent et de plus en plus de demandeurs se font arnaquer.

Jadis rares et discrets, les arnaqueurs opèrent aujourd’hui au grand jour et appâtent leurs victimes avec des panneaux publicitaires grandioses, placardés dans des endroits à grande fréquentation, notamment dans les couloirs du métro parisien.

C’est ce que montre un reportage du média français RFI, publié ce mercredi 24 septembre, qui zoome sur ces sociétés commerciales qui proposent de « l’aide administrative » aux étrangers souhaitant régulariser leur situation en France.

Rendez-vous en préfecture payants

Ces entreprises, qui fleurissent à l’ombre de la complexification des procédures liées aux demandes de titres de séjour, promettent efficacité et rapidité, contre bien sûr une conséquente somme d’argent que certains étrangers désespérés n’hésitent pas à donner.

C’est notamment le cas de Mary, une maman de 5 enfants, qui a versé 1.740 € à l’une de ces entreprises activant à Paris, contre l’espoir de décrocher un rendez-vous en préfecture. Plusieurs mois après, aucune nouvelle.

Après sa réclamation, cette demandeuse de titre de séjour se heurte à un « il faut juste attendre » de la part de cette société. « Ce n’est pas ce que vous nous avez dit avant ! », répond Mary qui regrette le jour où elle croisé les publicités de cette société qui séduit avec ses promesses de rendez-vous « rapides ».

Contactée par RFI, cette société n’arrive pas à justifier une facture de 1.740 € pour un simple rendez-vous en préfecture, un service initialement gratuit. Elle se défend cependant comme elle peut, notamment en soulignant que « ses avocats travaillent d’arrache-pied ».

Plus les rendez-vous se raréfient et plus ces sociétés se multiplient

« C’est une arnaque », lâche d’emblée Jacques Mercier, délégué syndical CFDT, qui explique que derrière les publicités prometteuses de ces sociétés, « il ne se passe rien, ou s’il se passe quelque chose, ça n’accélère en rien leurs démarches ».

Selon lui, la préfecture reste insensible aux possibles démarches des avocats de ces sociétés car, tout simplement, « elle respecte l’ordre dans lequel les dossiers sont déposés ». 

En fin de compte, c’est le demandeur qui est la seule victime. Ce syndicaliste assure que l’attente peut durer une année ou deux ans pour un simple rendez-vous en préfecture.

Avec le virage à droite du gouvernement français et l’instauration d’une politique anti-migratoire, les titres de séjour sont devenus une sorte de marchandise rare que miroitent ces sociétés qui se « multiplient » ces dernières années selon la CGCCRF, le service anti-fraude de l’État.

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