Une simple réplique de Hafid Derradji sur Facebook a suffi à mettre le feu aux poudres à la presse marocaine.

Alors qu’un internaute lui demande s’il a bien pris son visa pour assister à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, le célèbre journaliste et commentateur algérien répond : « J’ai une carté d’identité française, j’entre quand je veux ».

Une punchline sarcastique qui pointe du doigt une réalité embarrassante : si l’Algérie applique une politique stricte de réciprocité en matière de visas, le Maroc, lui, ouvre ses portes aux voyageurs européens mais impose un visa électronique à huit pays africains dont l’Algérie à l’occasion de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025).

Quand Hafid Derradji surfe sur l’ironie

À peine la réponse de Hafid Derradji, commentateur vedette de BeIn Sports, a été postée que certains internautes et médias marocains se sont lancés dans une polémique stérile, feignant de ne pas saisir le second degré du journaliste.

« Le journaliste algérien Hafid Derradji s’est transformé en sujet de moqueries », écrit le média Hibaspress, tandis que le journal Alnahar titre : « Grosses moqueries après les propos de Hafid Derradji sur l’entrée au Maroc avec une carte française », reprochant au commentateur sa prétendue « ignorance totale des notions de base ».

حول الإعلامي الجزائري حفيظ الدراجي نفسه إلى مادة دسمة للسخرية، بعدما أعلن على حسابه بموقع التواصل الاجتماعي “فيسبوك”…

Posted by Hibapress.com on Monday, September 29, 2025

La presse marocaine choisit ainsi de prendre au pied de la lettre une pique ironique, au lieu de regarder en face ce qu’elle révèle : au Maroc, les voyageurs européens « entrent comme dans un moulin », soulignent des internautes sur les réseaux sociaux, pendant que les Africains se voient imposer de nouvelles contraintes via un e-Visa.

Il faut dire que la polémique éclate dans un contexte particulier. Pour la CAN 2025, le Maroc a mis en place une Autorisation électronique de voyage, AEVM, obligatoire entre septembre 2025 et janvier 2026.

Sont concernés 8 pays africains : l’Algérie, la Tunisie, le Burkina Faso, le Cap-vert, le Gabon, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Un deux poids, deux mesures mal assumé

En clair, pendant que les Européens continuent de voyager librement au Maroc avec un simple passeport, les ressortissants de pays africains, directement concernés par la CAN, se voient imposer un obstacle supplémentaire pour franchir la frontière.

À l’inverse, l’Algérie applique une règle claire. Le visa a été exigé pour les détenteurs de passeports marocains, tout comme il l’est pour les détenteurs de passeports européens.

Une politique stricte qui, qu’on l’approuve ou non, ne fait pas d’exception selon la nationalité. Contrairement au Maroc où les voisins africains sont freinés mais où on déroule le tapis rouge aux voyageurs venus du Nord.

Face aux attaques, Hafid Derradji a supprimé son commentaire sur Facebook quelques heures plus tard, mais la polémique continue.

Et bien que ce ne fut pas leur intention, les internautes marocains ont involontairement confirmé le sous-entendu : « il est tellement facile d’entrer au Maroc ». C’est peut-être là que réside le vrai malaise.

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