Sondages, émissions de télévision, déclarations… Depuis le début de la semaine, les étudiants algériens sont la cible d’une campagne médiatique inédite en France.
En France, tous les prétextes sont bons pour s’attaquer aux Algériens. On croyait que le problème concernait uniquement l’immigration clandestine et l’expulsion des sans-papiers. Avec l’affaire des visas étudiants, on découvre une autre réalité : la droite et l’extrême droite ne veulent plus d’immigration algérienne tout court. Y compris quand elle est « choisie ».
Un prétexte
La hausse du nombre de visas accordés aux étudiants algériens n’est qu’un prétexte. Tout comme certains cas litigieux de sans-papiers que la France veut expulser en Algérie.
L’annonce par l’ambassade de France à Alger a donné lieu à une campagne médiatique inédite contre les étudiants algériens. Les médias du groupe Bolloré ont même commandé un sondage qui affirme que 76 % des Français « estiment qu’il faut arrêter d’accorder des visas aux Algériens ».
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, toujours en première ligne contre l’Algérie et les Algériens, a sauté sur l’occasion pour réclamer un transfert de la compétence sur les visas aux Algériens à son ministère.
Même Campus France, bras armé culturel de la France à l’étranger, n’a pas échappé au lynchage : Le Figaro le désigne comme le vrai coupable de la hausse du nombre de visas accordés aux Algériens.
Les explications du Quai d’Orsay
Pourtant, en accueillant des milliers d’étudiants algériens, la France ne rend pas forcément service à l’Algérie. Parmi ces étudiants figurent de futures pépites qui iront contribuer à développer les entreprises françaises ou devenir des médecins.
Hier, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que la France accueille 329.000 étudiants étrangers de diverses nationalités. Elle ne le fait pas par charité, mais pour des raisons politiques et de prestige international. « C’est un vecteur pour nous, puissant, d’influence dans les pays d’origine, et c’est un atout aussi pour nos entreprises et notre vie économique », a expliqué le porte-parole du ministère.