Comme dernière solution pour régulariser sa situation en France, un ressortissant algérien tétraplégique, venu pour recevoir des soins après un accident de voiture en Algérie, a entamé une grève de la faim depuis le 1er octobre.
Ilyes est arrivé à Grenoble en 2018, en compagnie de sa mère et de sa petite sœur, pour recevoir des soins après un grave accident de voiture survenu en Algérie qui l’a paralysé. À l’époque, il avait 16 ans et a été hébergé par son oncle, rapporte le journal français Le Dauphiné.
Une OQTF malgré son état de santé
Un chirurgien algérien lui avait délivré à l’époque un certificat médical attestant qu’il ne pouvait pas recevoir des soins adéquats en Algérie, car ils sont spécifiques et nécessitent du matériel indisponible sur place.
Dans un témoignage rapporté ce dimanche 5 octobre Le Dauphiné, Ilyes a affirmé qu’à son arrivée en France, il allait régulièrement à l’hôpital pour ses opérations. « J’en ai subi au moins une dizaine depuis que je suis en France », dit-il.
Par la suite, son oncle, qui l’hébergeait avec sa mère et sa sœur, est décédé en 2020. Leurs visas ayant expiré, les membres de cette famille avaient entamé des démarches administratives auprès de la préfecture de l’Isère pour régulariser leur situation et trouver un logement.
Mais leur demande de titre de séjour a été refusée. « C’était comme une claque, ils m’ont même mis sous le coup d’une OQTF », déplore le ressortissant algérien, soulignant qu’il ne peut pas revenir en Algérie en raison de ses soins.
« Je continuerai ma grève de la faim jusqu’au bout »
Il est victime d’infections à répétition et est donc sous antibiotiques. Mais depuis qu’il a entamé la grève de la faim, le 1er octobre, il ne les prenait plus, ce qui risque d’aggraver son état de santé, déjà fragile.
Au deuxième jour de la grève de la faim, il a reçu une proposition de rendez-vous de la part de la préfecture de l’Isère pour relancer son dossier. « Mais cela ne veut rien dire. Je continuerai ma grève de la faim jusqu’au bout », assure le patient.
Ilyes sait pertinemment qu’en quelques jours, son état de santé peut se dégrader en raison de sa grève de la faim, mais il est déterminé à aller jusqu’au bout, car « ce titre de séjour peut être ma délivrance ».
Et malgré son handicap, il souhaite régulariser sa situation pour pouvoir travailler. « Je veux travailler, apporter ma contribution à la société. Cette grève de la faim, c’est mon dernier recours, car je n’ai plus envie de vivre comme cela. Maintenant, c’est la victoire ou la mort », ajoute-t-il encore.