Un Franco-Algérien et deux Algériens, impliqués dans un réseau d’arnaques au titre de séjour en France, ont été inculpés. Leurs principales cibles étaient des compatriotes algériens, qui avaient été délestés de près de 320.000 euros au total.

Deux des trois arnaqueurs (H.B) et (F.L) sont titulaires de titres de séjour valides et le troisième (M.B) d’une double nationalité franco-algérienne, ce qui leur donnait de la crédibilité aux yeux de leurs victimes, rapporte le média Street Presse, ce mercredi 15 octobre.

Un butin de près de 320.000 euros

L’affaire a éclaté en 2022 et a été divulguée à l’époque par Street Press. La bande d’escrocs attirait leurs victimes à l’aide d’un influenceur algérien sur TikTok, qui promettait à des sans-papiers une déclaration d’embauche leur garantissant une régularisation.

Selon les estimations du média français, près d’une quarantaine de ressortissants algériens sont tombés dans le piège et ont même versé de l’argent aux arnaqueurs. Ces derniers ont amassé un butin de près de 320.000 euros.

Une quinzaine de victimes ont porté plainte, ce qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête par l’Office de lutte contre la traite illicite des migrants (OLTIM) et puis à l’ouverture d’un procès au tribunal de Strasbourg, en France.

« On a attendu presque trois ans, mais on est contents. On a galéré à cause d’eux », déclare un Algérien victime de cette escroquerie au titre de séjour. « Ce n’est déjà pas facile de vivre sans-papiers et tu te fais arnaquer », a rétorqué un autre.

Les prévenus encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement

Ce dernier ajoute qu’il ne voulait que « travailler légalement pour aider ses parents ». Et croyant que ce réseau était « fiable », il s’était endetté à hauteur de 8.000 euros pour obtenir les faux documents.

Me Antoine Ory, l’avocat des plaignants, indique pour sa part que ce dossier est typique, car les membres du réseau « ont le privilège d’avoir une nationalité ou un titre de séjour, ce qui les place comme légitimes dans la tête de personnes sans-papiers ».

« Ils en profitent pour exploiter leur précarité et leur aspiration à une vie normale », poursuit-il, se disant soulagé que le service d’enquête saisi ait poursuivi le travail fourni au moment du dépôt de plainte.

Mis en examen, les trois prévenus sont poursuivis pour « escroquerie en bande organisée », précise le même média. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire et encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

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