Air Algérie : pourquoi les prix sont si chers ? Un député des Algériens de France répond

Avions Air Algérie / Par Alfredo-stock.adobe.com pour VVA - Visas & Voyages

À l’approche de l’été, période de pic de la demande sur les vols, le débat autour des prix pratiqués par la compagnie aérienne nationale Air Algérie est relancé. La disponibilité des sièges fait également l’objet de critiques.

Les membres de la communauté algérienne à l’étranger, notamment en France, avec un taux estimé à 82 %, sont les plus touchés par cette situation. L’été, coïncidant avec les vacances scolaires, est la seule période de l’année leur permettant de rentrer au bled.

Un député explique les raisons de la flambée des prix de vols d’Air Algérie

Or, avec les prix des billets d’avion durant cette période, il est difficile, voire impossible pour de nombreux Algériens de l’étranger de prendre l’avion, surtout lorsqu’il s’agit de familles nombreuses.

La question de la cherté des billets d’avion a été soulevée à maintes reprises par Abdelouahab Yagoubi, député des Algériens de l’étranger au niveau de la Zone 1 qui englobe Paris, le Nord et l’Est de la France.

Dans un entretien accordé au site d’information algérien TSA, il affirme que les causes de ce problème sont connues, expliquant que la fermeture du marché de transport aérien algérien ne laisse aucune possibilité de concurrence pouvant baisser les prix.

« L’accord franco-algérien sur le transport aérien, signé en 2006, bride les possibilités d’ouverture à la concurrence aux compagnies aériennes low cost », dit-il. Partagé à égalité entre la France et l’Algérie, ce marché offre un nombre très limité de places, ce qui est « à l’origine des prix élevés ».

« Un marché fermé », « une marge excessive » et places indisponibles…

Le parlementaire souligne, chiffres à l’appui, que le coût de revient pour le déplacement d’un passager entre Paris et Alger à bord d’un Boeing 737 ou un Airbus A320 n’est que de 80 dollars, soit l’équivalent de 70 euros.

« Je vous laisse alors imaginer la marge excessive qui est pratiquée actuellement », s’insurge-t-il, sachant que le prix d’un vol Paris-Alger pratiqué atteint 700 euros en période estivale. « On est à dix fois le prix ! ».

Ce montant comprend toutes les charges envisageables pour la compagnie, dont « le kérosène, la maintenance, les charges salariales du personnel navigant et au sol, et les taxes aéroportuaires, dont l’amortissement au sens comptable de l’appareil ».

D’ailleurs, il trouve que le principe de l’offre et de la demande, évoqué à répétition pour expliquer la hausse des prix des billets, n’est qu’un « prétexte », d’autant que le marché n’est ouvert à aucune concurrence digne de ce nom.

« On ne peut pas appliquer les règles de l’économie de marché dans un marché fermé ! C’est incompatible », souligne l’intervenant.

Concernant l’affrètement de nouveau avion entrepris par Air Algérie pour faire face à la forte demande de l’été, il estime qu’il est déjà trop tard, car « on ne peut pas commencer à chercher l’affrètement d’avions au mois de mars ».

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