Air France : un médecin sauve deux passagers sur deux vols différents

Un avion de la compagnie Air France- par : Björn Wylezich | Adobe stock

En prenant l’avion, il est très rassurant de savoir qu’un médecin se retrouve à bord. Même les agents de bord sont ravis de le savoir. Mais qu’elle est la chance qu’un même médecin sauve deux vies sur deux vols d’une même compagnie aérienne, à six mois d’intervalle ?

C’est l’histoire du docteur Vincent Liu-Bousquel, un anesthésiste-réanimateur au CHU de Nice, en France. Il raconte ce lundi 11 septembre sur les colonnes du magazine Le Point comment il s’est retrouvé, à deux reprises, face à des situations d’urgence médicale à bord de deux vols d’Air France.

Dans les deux cas, il a été appelé à porter secours aux deux victimes et dans les deux cas, il a réussi à les sauver d’une mort certaine à 10 000 mètres d’altitude. À travers son récit, le médecin de 34 ans a également levé le voile sur les lacunes de l’organisation des secours à bord des avions.

Le médecin prend en charge un patient à bord d’un vol Paris – Bucarest

Il y a environ six mois, ce médecin a pris un vol Air France au départ de Paris vers Bucarest, capitale de la Roumanie. Pendant le vol, l’équipage a réclamé un médecin pour prendre en charge un passager pris d’un malaise. « Ne voyant personne se manifester, je me suis rendu auprès du patient », se souvient-il.

Devant le passager malade, Vincent aperçoit différents signes cliniques, dont un début de troubles de l’élocution, une sensation de picotements et de fourmillements et des troubles moteurs. Il a vite conclu qu’il s’agissait d’un accident vasculaire cérébral (AVC).

À seulement 40 minutes de l’atterrissage, le médecin a stabilisé l’état de la victime. Il a également fait contacter le Samu local, qui s’est occupé de la liaison avec un plateau technique adéquat et un véhicule de transport à la descente de l’avion pour une prise en charge adéquate du patient.

« Le karma faisant décidément bien les choses », ce même médecin a assisté à une situation similaire à bord d’un autre vol d’Air France le 26 août 2023, cette fois-ci au départ de Séoul vers Paris.

Le médecin prend en charge un deuxième cas sur un vol Air France vers Paris

À la deuxième heure du vol de 14 heures sans escale, « le steward vient directement m’informer qu’un passager est gravement malade, mis à terre en bout de rangée », a témoigné le médecin.

À son arrivée devant la victime, il a constaté que son état de conscience était altéré. Le patient était aussi sous le choc. « La seule information dont je disposais alors était que le début des symptômes était une douleur thoracique brutale », a-t-il ajouté.

Cette fois-ci, il s’agissait d’une crise cardiaque. Aidé par l’équipage de cabine, qui éprouvait pourtant des difficultés à comprendre le jargon médical, il a réussi, encore une fois, à stabiliser l’était du malade.

Alors qu’il essayait de travailler avec les moyens du bord, notamment lorsqu’il a voulu faire une perfusion afin d’essayer d’augmenter le débit cardiaque du malade, « l’équipage, encore une fois très solidaire, n’a pas pu me fournir le matériel nécessaire par défaut de connaissance du jargon médical », se souvient le docteur.

Les recommandations du médecin à Air France suite à ces deux événements  

Après avoir stabilisé le patient, le médecin s’est dirigé vers le cockpit afin de transmettre directement les informations au Samu et optimiser la chaîne de prise en charge médicale. Pendant l’atterrissage, le patient a été maintenu dans une position allongée par terre, bloqué par le personnel. Le malade a été confié aux équipes au sol dès l’atterrissage.

Suite à ces deux incidents, Dr Vincent Liu-Bousquel a émis une série de recommandations à Air France dont : « une réorganisation du matériel, plus de facilité d’accès et la formation d’un membre de l’équipage au minimum au jargon médical ».

De plus, la compagnie doit embarquer sur les vols long-courriers « certains moyens diagnostiques déportés ainsi que des médicaments permettant de dissoudre les caillots, dont la responsabilité de l’utilisation devra être prise par un médecin habilité ».

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